Monday, May 12, 2008

Interests

Je sais que ce n'est pas facile: ce n'est pas facile d'accepter les critiques qui remettent nos jugements de valeur, nos bonnes ou mauvaises opinions en question; mais, ce n'est pas facile non plus de prendre le risque de froisser l'autre; ce n'est pas facile, parce que, lorsqu'on commente, on ne peut pas se contenter d'un "j'aime/j'aime pas". Et enfin, ce n'est pas facile, parce qu'il faut essayer d'expliquer ce qui détermine notre prise de position, et de le faire en tentant d'effacer notre subjectivité. Pour ma part, ce dernier point est la chose la plus difficile à faire, mais c'est un exercice très enrichissant.

Bien entendu, il faut aussi respecter ceux qui veulent rester pauvres et ne pas les forcer à s'enrichir, s'ils estiment que ça demande trop d'efforts. Mais dans ce cas, il faut que ceux qui ont la volonté de crever la dalle, le fassent clairement savoir.
Il faut qu'ils soient un peu généreux envers ceux qui veulent s'enrichir. Car ceux qui veulent s'enrichir doivent le faire tout en aidant les autres, moins riches, à devenir riches et sans refuser l'aide des plus riches qu'eux. Pour les miséreux, se montrer généreux, c'est dire clairement que tous ces trucs qui fatiguent les neuronnes, ils ne veulent pas en entendre parler.
Ils doivent écrire sur le fronton de leurs blogs quelque chose comme ceci : "Nous, ce qui nous plait, c'est de rester entre nous avec des choses qu'on connait bien, des mots bien conservés en boites, de belles phrases sugelées et un bon four à sémio-ondes, pour se caler une dent creuse entre deux videos."
Dans ce cas, quand le message est clair, celui qui veut devenir riche gagne du temps : au lieu de remplir ses obligations d'entre-aide, il bouquine, s'informe, médite, réfléchit, lit de judicieux conseils. De plus, quand il tente d'offrir son aide à ceux qui en réclament, il peut le faire en sachant qu'il ne prend pas trop le risque de se faire insulter : "prétancieu, c pas c'ke j'té d'mandé, di moi k'sui bo & kas toi ché toi".

Je suis certain que vous avez d'autres idées pour compléter ce billet, ou que vous ne voyez pas le blogging - activité qui consiste à blogguer - sous le même angle que moi.
N'hésitez pas à le faire savoir.

75 comments:

  1. Bonjour Scheiro,

    Je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûre que ça va tomber sur le couple pauvre / riche comme s'il s'agissait d'une détermination économique alors que ce n'est absolument pas le cas ici...

    Sinon, je souscris entièrement à ce qui est écrit ici, en ajoutant cependant que, personnellement, je ne me sens pas véritablement d'"obligation d'entre-aide", ni d'obligation à donner mon avis à tout va et à n'importe qui. Comme tu l'écris, c'est toujours un effort, si cela peut être enrichissant aussi cela demande aussi tout de même du temps, et je ne le fais que pour les gens qui m'importe, qui me l'ont demandé, dans les cas où j'estime que cela peut être un minimum utile... Cependant, si je ne me sens pas d'obligation d'entre-aide, je me sens tout de même une interdiction de complaisance (même si, tu as raison, ce n'est pas toujours le plus facile...)
    Pour le reste, on peut aussi bien sûr bloguer simplement pour s'amuser et rigoler un peu - je n'ai bien sûr rien contre, j'aime bien aussi. Mais il ne faut pas tout mélanger, il y a aussi des choses sérieuses et qu'il faut prendre au sérieux.... écrire, c'est sérieux (même si on ne le fait que pour "son plaisir"), rendre public un texte, c'est d'une manière ou d'une autre l'exposer à des jugements qui partiront de ce postulat et du principe que les motivations personnelles sont des critères relativement indifférents quant à la valeur d'un texte...

    Bref, tout ça pour dire que dans l'ensemble je suis d'accord avec ce billet :-)...

    Très bonne journée Scheiro :-D !

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  2. Pareillement, je lis régulièrement les blogs, je ne commente que si j'apporte quelquechose au débat - où si j'ai une bonne connerie à placer pour rigoler - dans le respect de l'auteur et de ss lecteurs. Evidemment, en contrepartie, on aime avoir des retours mais ce n'est pas obligatoire, c'est la loi du jeu, et je ne blogge que pour le loisir. Pas de volonté de m'enrichir, si ce n'est culturellement. Les blogs m'apportent au moins autant que les journaux, et un blog au style lourd et aux textes monotones m'ennuie. Bref, tout à fait d'accord avec toi, Scheiro!

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  3. C'est un beau poème (un beau sonné) tant pour le signifié que pour le signifiant avec une métaphore riche/pauvre riche (métaphore riche pas rime riche, il y en a pas de rime à part celle en "oi") et inclusion graphique !

    mais ce vers là :

    Dans ce cas, quand le message est clair, celui qui veut devenir riche gagne du temps

    peut être complété de ce vers ci :

    Dans ce cas, quand le message éclaire, celui qui veut rester pauvre perd les compétents

    Cafard pendu

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  4. Bonsoir Albertine,

    C'est vrai, c'est un risque: on va voir des bloggers manisfester dans la rue pour que le seuil minimum de neurones individuels soit revu à la hausse ;-)
    En effet, "obligation" n'est pas le terme qui convient, car comme toi, je ne me sens pas dans l'obligation de venir en aide à ceux qui visiblement ne s'en sortent pas et raisonnent comme des branques. Non, je ne me place pas dans la position d'un enseignant qui, j'imagine, se sent investi d'une mission qui consisterait à transmettre des sommes de savoir et de savoir-faire se trouvant dans l'obligation professionnelle d'aider tous ses élèves sans discrimination dans la but de leur faire atteindre un niveau particulier de connaissances à un moment donné.
    Si je parle d'obligation, c'est dans mon idée une sorte de devoir qui consiste à faire circuler la kula, un système d'échange, "vaste circuit intéressant une vingtaine d’îles de Mélanésie (les plus connues étant celles de l’archipel Trobriand étudié par Malinowski). Les transactions les plus caractéristiques ne sont pas commerciales mais portent sur des brassards et des colliers de coquillages qui s’échangent l’un contre l’autre en suivant un parcours inverse et qui mettent de 2 à 10 ans pour faire un tour complet et revenir à leur point de départ." C'est en gros une manière de symboliser la dette, de dire je ne peux pas thésauriser ce que j'ai reçu - puisque d'une certaine façon en lisant Malinowski ou Mauss, je reçois un enseignement fondé sur ce qu' eux-mêmes ont reçu en héritage des penseurs qui les ont précédé - mais que c'est quelque chose que je dois - c'est là que j'y vois une obligation - faire circuler. Et si je fais ça en ligne en faisant ciculer, ces colliers de coquillages [fragments de connaissances livresques] de blogs en blogs je participe à l'entretient du "mana", le souffle vital comme Mauss à su le dévoiler.

    "La cosmogonie indigène, plus encore que le constat factuel de l’ethnologue, « explique » l’essence obligatoire de l’échange. Abstraction faite des mille nuances de sa mise en actes et en œuvres, la logique s’en révèle simple : le don, la chose donnée, contient le mana du donateur (individuel, collectif) c’est-à-dire de la personne ou du clan ou encore du sol, qui donne. La chose donnée, véhicule du mana, peut donc détruire celui qui reçoit s’il ne respecte pas l’obligation de rendre. Donner c’est donner de soi, et donner de soi le meilleur : nul ne s’en relève s’il ne le retrouve pas. De même donner une chose quelle qu’elle soit c’est ipso facto transmettre son hau - l’esprit de choses végétales, minérales, animales comme le mana est l’esprit même de la personne. L’analyse par Mauss du droit maori reste à cet égard la plus éclairante. Dans ce droit la théorie du hau désigne a croyance fondatrice de l’obligation de rendre et, au total, de la réciprocité : « Même abandonnée par le donateur la chose (donnée-reçue, le cadeau) est encore quelque chose de lui. Par elle, il a prise sur le bénéficiaire, comme par elle, propriétaire, il a prise sur le voleur ». Le hau de la chose volée vengera ainsi le volé, qui s’empare du voleur, l’enchante, le mène à la mort ou le contraint à la restitution : car le taonga (cadeau) est animé du hau de sa forêt, de son terroir, de son sol.

    Le mana et le hau sont donc l’essence spirituelle des hommes et des choses, leur âme. Le lien de droit, lien par les choses, est un lien d’âmes, « car la chose elle-même a une âme, est de l’âme ». Et cette âme, cette anima constitue le pouvoir, la force même qui pousse les choses à s’échanger, à circuler dans toute l’étendue du monde (y compris dans le commerce avec les dieux). Dès lors qu’on entre dans la théorie indigène tout l’édifice de l’échange-don obligatoire prend sens, cohérence, évidence. Tout l’édifice, y compris donc les modes archaïques de l’aumône, du paiement à terme, de la libéralité, de l’honneur, de la monnaie, analysés dans l’essai, ainsi que les formes les plus complexes des systèmes de prestations totales que sont la kula et le potlatch, dominé par un principe de rivalité paroxystique et de surenchère du don et du contre-don pouvant aboutir à la destruction totale des présents échangés, voire à la destruction des acteurs."

    Sur les blogs je vole et je donne et qq fois j'organise des potlatch ;-)

    A bientôt, Albertine.

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  5. Homer & Cafard, merci pour vos commentaires, je vous réponds dans un moment... j'ai besoin d'une pause, au moins pour m'alimenter, car cette journée de blogging a été... intense ;-)

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  6. Scheiro, je crois au partage et à l' échange dans tout domâine, écrire c' est sérieux oui Albertine tu as raison même pour le plaisir, lire, apprendre, rechercher la connaissance c 'est un atout et une richesse et ne crois pas que je me détourne de cela, quand je parle de ne pas me référer aux règles, je ne les renie pas, je ne dis pas n'ont plus qu' elles ne sont pas indispensables, je dis que dans mon aprentissage, j' ai un acheminement différent du votre moi aussi j'aimes les grands auteurs, les grands poètes, mais je pense avoir été honnète en disans que je choississais la facilité parce que c'est vrai mais je recherche toujours à faire mieux, sinon douterais de ce que j' écris?, je sais très bien que la qualité dans toute chose demande de l' effort et des exgences et j' en fais des efforts de travail et de recherche, j'en fais tout les jours et je remercie chaque personne qui m' aide dans mes questions, mes doutes ou mes interrogations, je cherche à comprendre quand je ne sais pas et je cherche des pistes possibles gràce à des gens comme toi, comme Albertine, comme Homer ou d' autres selon des critères différents, si j' ai été chercher l' avis d' Albertine, c 'est qu' il m' enrichit, ce qui c'est passé sur mon blog, je le déplore, j' étais revenu contente d' être à nouveau avec vous dans un esprit de partage, je voulais juste partager avec vous mes passions, non pour en attendre une congratulation quelconque mais pour donner et recevoir, pour partager, avoir votre avis et évoluer.
    Mon problème, c' est que je suis maladroite à exposer les choses, c' est des petits bouts de moi que je voulais offrir et je te l' ai dis Scheiro, chacun doit suivre sa ligne de conduite, je respecte la tienne, j' aimerais que tu comprennes la mienne.
    Vos critiques je les ai accepté, j' ai simplement essayer de vous exposer mon point de vue.
    Et je trouve ton billet très beau, et moi ausi j' essais de donner à mon niveau, j' espère que tu n'en doute pas.
    Mon parcours de vie a été enrichis continuellement des autres, et j' espère avec ma modeste contribution leur avoir donné également.
    En tout cas je suis reconnaissante de cela.
    Je n'aurais pas du mimiscer dans un registre qui n' est pas le mien quelques soit mes motivations, mais je l' ai fais sans calcule.

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  7. Quel est l'alternative...rester dans son coin en se croyant plus fort que tous les autres, les mépriser?
    Quelque soit la manière, ( le blogging est une façon pratique et confortable), la communication, même parfois maladroite est toujours mieux que la solitude coincée.
    moi, j'ai horreur de me sentir seule.. partager avec quelques uns des points de vue, des mondes intérieurs, c'est enrichissant effectivement, et se retrouvent sur la toile, je pense des sensibilités qui se touchent, même lorsque la "bagarre" semble être le seul moyen de communiquer..c'est juste un temps d'adaptation...non?
    Apprenons à nous connaitre mieux. Il en ressortira du bon.Enfin, c'est mon impression.

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  8. Bonjour Flybird,
    Je me permets de te répondre ici car j'ai lu les récents échanges qui ont eu lieu sur ton blog, et je ne comprends pas du tout ce qui t'a poussé à écraser ce dernier dans la nuit.
    Il me semblait pourtant que le "jeu du partage" avait eu lieu et bien lieu : tu as pû faire partager ta passion, au sens où d'autres se sont sentis concernés et se sont investis dans la lecture de tes textes au point de pouvoir te dire tout ce que cela leur évoquait. Certains ont aimé, d'autres moins, c'est le jeu, et je suis assez d'accord avec Scheiro et Astrale pour dire que la circulation et le "partage" importent presque plus que le contenu.
    Je lis ici et là qu'Albertine et Scheiro auraient cherché à étouffer ta subjectivité : pour ma part, j'ai vu dans leurs interventions exactement la démarche inverse. Je pense qu'au contraire, ils voulaient te signaler que tu n'avais peut-être pas assez investi de ta subjectivité dans cette activité, du moins dans les textes présentés, parce que, sans en avoir vraiment conscience, tu t'en es remise à des règles, à des canons (des carcans mêmes :-) ) et des valeurs dominantes dans la société actuelle, des normes trés "dans l'air du temps" si tu veux, au détriment, et c'est bien dommage, de ton propre point de vue, de ta manière propre.
    Et vraiment, je ne vois pas pourquoi ce constat devrait t'amener à renoncer à écrire et à fermer ton blog : à l'inverse, il s'agit de t'encourager à aller plus loin, à te retourner sur toi-même pour y chercher ton point de regard, ce qui fait ta singularité, et la façon dont tu pourrais investir les mots, d'une manière qui te soit propre, à partir de celle-ci.
    Que tes premiers écrits soient tes tentatives un peu maladroites me paraît plus que normal, et je pense que si tu as le désir d'écrire, tu ne dois pas être arrêtée par la critique. Je ne comprends vraiment pas, non plus, pourquoi tu dis t'être immiscée dans un registre qui ne serait pas le tien. C'est justement un registre qui n'appartient à personne mais que chacun peut s'approprier : on t'a juste reproché, me semble t-il, de ne pas oser te l'approprier plus avant !!
    Alors Flybird, j'espère que tu ré-ouvriras ton blog, que tu ne renonceras surtout pas à ta passion, et que tu comprendras que tu ne peux pas te laisser arrêter par les points de vue des autres, aussi intéressants soient-ils, que tu ne peux pas t'y conformer en tous cas, mais que c'est bien plutôt en te retournant en toi même que tu découvriras des ressources, peut-être insoupçonnées par toi, et auxquelles tu sembles la seule à ne pas vraiment croire.
    Voilà pour ma contribution personnelle au grand partage impulsé par l'exposition de tes écrits :-)
    Bon courage si tu décides finalement de continuer, car c'est à mon avis un parcours difficile et exigent.
    BBL

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  9. @Homer: Je m'inscris sur la même ligne que toi Homer dans le sens où je ne cherche à tirer aucun revenu financier des mes blogs et que je me consacre à cette activité pour différentes raisons, dont le plaisir de communiquer avec mon environnement, c'est à dire de créer des liens avec des inconnus. Et, comme chaque rencontre peut donner l'occasion d'échanger des points de vue, des informations, des connaissances, etc., on en tire souvent un enrichissement intellectuel. Ceci, particulièrement, si les interlocuteurs ont pour soucis de faire bouger les lignes, de dépasser les frontières, de franchir les limites imposées par les contraintes sociales, ce qui me semble plus facile sur les blogs qu'au quotidien, dans la vie de tous les jours.

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  10. @Cafard: Bravo, Cafard pendu, pour cette virtuosité à manier les mots ! J'aime vraiment ton style ! On pourrait pousser plus loin, tout en restant dans ta logique, en disant que "celui qui veut rester pauvre perd les cons pétants qui ne savent plus à quels Saints se vouer ou à quels seins se nourrir... selon le point de vue spirituel ou simplement utilitaire".

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  11. Les pauvres, quand ils deviennent riches, ils deviennent médiocres…

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  12. @Flybird: Je pense qu'il te faut remonter un blog et te dire que quoi qu'il arrive, tu tiendras le cap et que tu ne te laisseras pas perturber par les remous que tes textes et tes prises de positions peuvent susciter, pas plus que les conflicts qui peuvent éclater entre tes lecteurs.
    Comme te le rappelle BBL, il n'était pas question de te faire retirer ton texte, ni quoi que ce soit, mais de te dire qu'au lieu de penser la sortie de ton livre en librairie comme une fin, un aboutissement, de le voir au contraire comme le début de quelque chose que tu peux mener plus loin, si tu prends soin d'y réfléchir et non pas d'en rester à de simples impulsions comme la description de scènes, de personnages ou de sentiments rapidement jetés sur une feuille de papier. Tu as donné l'impression d'écrire pour faire plaisir à tes lecteurs, il faut que tu écrives pour ton pur plaisir, pour ce que tu veux extraire du plus profond de ton être et que tu oublies totalement l'oeil du lecteur. Que tu fasses, globalement la démarche inverse à celle que tu viens de faire. On a jamais dis que tu avais fait le choix de la facilité, on dit simplement que tu es certainement été très mal conseillée.
    Mais surtout, ce qu'Albertine, BBL ou moi nous te disons c'est qu'il faut avant tout que tu te sortes de la tête qu'il y a "un registre qui n'est pas le tien", parce que, justement, si la littérature est un des registres du langage et de la langue écrite, c'est un registre qui appartient à tout le monde, du moins à tout ceux qui savent écrire, comme on te le dis et redis. Seuls ceux qui voudraient avoir un pouvoir sur toi peuvent essayer de te faire croire le contraire. C'est un registre avec ses règles, certes, comme le peinture ou la musique. Des règles que tu es facilement en mesure de connaître, mais aussi des règles qu'il te faudra transgresser quand tu en auras atteint les limites. Mais ces limites, tu ne pourras les dépasser que parce que tu sais parfaitement où les situer. Et ça, tu ne peux l'apprendre vraiment qu'en t'y confrontant, c'est à dire en écrivant et en écrivant encore, sans jamais cesser d'écrire....
    Alors, je crois qu'il ne te reste plus qu'à remonter un blog - ça c'est la façade - et, à continuer d'écrire dans l'arrière boutique. Ne soit pas trop pressée de mettre les choses en vitrine, Flybird, et si tu les mets, soit prête à te défendre contre ceux qui viendront balancer des pavés contre ta boutique.
    Tu t'es déjà bien avancée sur ce chemin - je t'assure que si je me suis amusé à écrire, encouragé par ma participation à des ateliers d'écriture [2 expériences différentes et très enrichissantes], jamais je n'ai fait l'effort d'écrire plus d'une dizaine de pages pour une nouvelle. Toi qui est allé bien plus loin que moi dans l'effort fourni, tu ne dois pas y renoncer si facilement.
    Je t'embrasse, Flybird, ne te laisse pas avoir par ceux qui te disent que ce n'est pas ton milieu, c'est faux ! Jusqu'à présent tu as écrit pour eux, pour leur faire plaisir, pour leur raconter des histoires qui leur font passer le temps, comme quand ils regardent un feuilleton à la TV: dans ce sens, c'est réussi. Commence donc à écrire pour toi. Ne lâche pas prise !!!

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  13. Bonjour BBL,
    Merci de prendre un peu de temps pour me répondre j'en suis très touchée vraiment et cela me réconforte de savoir que tu as compris ce sentiment de partage que je mets en avant ici, et gràce à tes mots d'encouragement je me sens plus légère dans ma démarche non pas que je n'ai pas compris ce qu' on attendais de moi, mais je trouve qu'il est bien d'expliquer par des mots simples comme tu viens de de le faire un point de vue qui m' aide beaucoup à la fois à me sentir mieux et en même à temps me donne des éléments dans ma remise en question, ce qui est très généreux de ta part car tu ne cherche ni à me complaire, ni à me blesser, ni à m'épargner mais à me faire prendre conscience des choses,je me sens plus éclairée, merci.
    Je suis contente de cet échange plein de bon sens d'autant plus que je sens une gentillesse et un avis sincère.
    Ce commentaire est digne d' intéret parce qu' il est clair, bien exposé et qu'il est dénué d' agréssivité, de violence ou de jugement de valeur et qu'il prend en compte tout le contexte sans prendre partis, merci j' espère pouvoir encore dialoguer avec toi.
    Et saches que moi aussi je bloggue pour rencontrer des gens de tout milieu et de toutes cultures sans a priori aucune pour échanger, partager en dépassant la barrière des langues.
    Au plaisir de te relire bientôt BBL.
    Bonne journée à vous deux!

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  14. @Astrale: Tu sais que, même si j'aime polémiquer sur les blogs alors que ce n'est peut-être pas le genre de débats que tu préfères, je suis tout à fait d'accord avec le façon dont tu conçois le blogging. D'ailleurs, certains psychologues ou sociologues qui pensaient que le Net risquaient d'isoler encore plus les gens, se rendent compte, avec plus de recul, que c'est le contraire qui se produit et qu'un échange, même médié par ordinateur, reste aussi 'valable', véridique que ceux qui se produisent "en présence", c'est à dire dans ce que certains nomment "la vraie vie". Bien entendu, de nombreuses dimensions manquent dans l'échange de "paroles" en ligne, mais cela permet tout de même de sortir de son isolement. Vive le blogging! On apprend à mieux se connaitre ;-)

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  15. @Nina de zio peppino: Selon cette logique, Nina, les riches qui deviennent pauvres s'améliorent; parce que selon toi un riche est essentiellement mauvais et à l'inverse un pauvre essentiellement bon. C'est ce que tu laisses entendre, n'est-ce pas? Et si le riche en devenant pauvre ne faisait que régresser?

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  16. Ah Flybird, je suis bien contente aussi que nous nous soyons comprises :-) Je te suis parfaitement, à cette restriction près toutefois, dans ton dernier commentaire (mais c'était peut-être une facilité de langage), lorsque tu dis avoir compris ce qu'on attendait de toi : je crois que tu ne dois pas te conformer aux attentes des autres (il me semble d'ailleurs que c'est ce que Scheiro essaie de te dire plus haut), toi seule peut exiger des choses de toi-même, ce qui ne veut pas dire que cette exigence ne passe pas aussi par la prise de connaissance de ce que les autres pensent et ont à dire.
    Sincèrement, j'espère que tu réouvriras ton blog parce que je trouvais que c'était une bonne idée d'exploiter ainsi le blogging. Lorsqu'on se lance dans une activité, cela peut-être vraiment intéressant de connaître le point de vue des autres, à condition de ne pas prendre la critique pour une agression personnelle et de s'en servir au contraire pour rebondir, aller plus loin, faire mieux. Les critiques ne sont jamais des jugements définitifs qui viseraient à catégoriser ta production une fois pour toutes (voire à te définir et à te juger catégoriquement), pour la simple et bonne raison que tes productions sont toujours ouvertes, que leur marge de progression est infinie et que tu auras sûrement bien d'autres choses à proposer encore, après y avoir travaillé. Tes productions ne définissent pas ton être non plus, je veux dire qu'on ne peut te réduire à celles-ci, alors tu ne dois pas prendre les critiques pour des attaques personnelles et te sentir dévalorisée : c'est une (ou plusieurs c'est encore mieux) appréciation de ton travail à un moment donné, cela ne te représente ou ne te définit pas toute entière car tu es toujours en devenir.
    Dans tout ce que nous faisons, il faut prendre en compte la dimension du temps, du travail, de la progression, de la tension vers... et c'est ce qui fait tout l'intérêt je trouve.
    Scheiro m'a toujours dit, et aujourd'hui je l'en remercie vraiment, "l'essentiel c'est de ne pas lâcher l'affaire" : je crois que c'est aussi ce qu'il voulait te dire. Alors ne lâche pas l'affaire Flybird, mais attends toi à rencontrer des difficultés, à devoir faire beaucoup d'efforts, et même à prendre des coups ...c'est comme ça qu'on avance.
    J'espère que nous aurons bientôt l'occasion de dialoguer à nouveau sur ton blog Flybird,
    Bonne journée à toi aussi !

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  17. Bonjour Scheiro,

    Je te remercie pour cette très belle réponse, c'est là, me semble-t-il une bien belle conception du blogging inspirée de l'Essai sur le don :-D, vraiment.

    Pourtant, honnêtement, en ce moment, je me demande si je me sens vraiment de l'assumer, d'en faire l'effort. Je me demande si finalement tu n'es pas plus "bourdieusien" que moi ;-) (ce n'est pas à mal prendre, ce sont vraiment des choses qui me travaillent) : tout est soumis sans cesse à la possibilité des contresens les plus mesquins et les plus nuisibles, aux réductions les plus stupides, à la méchanceté aussi et franchement j'ai vraiment peur de finir par verser dans le mépris ou pire encore dans le dégoût le plus grand... Je ne le veux pas. Je n'ai pas non plus envie de devenir véhémente, ça nuirait plus encore à ce qui importe. Peut-être qu'il n'y a pas de place finalement, et je suis vraiment vraiment persuadée qu'il est bien pire d'être bavard que d'être muet — mais au milieu des caquètements, tout risque de devenir bavardage et position dans des rapports de force, alors, à quoi bon ? Je ne sais pas, je n'ai plus envie. Je me rends compte qu’à de rares et précieuses exceptions près, je me tape ici tout ce que je fuis et que j’ai à certains égards la chance de ne pas me taper dans la “vraie” vie : la grossièreté arrogante, le pathos à deux balles, les revendications parfaitement idiotes d’originalité et d’authenticité, blablabla, le fait de voir constamment mes propos identifiés par des critères débiles, des « ah t’es comme moi », « ah t’es pas comme moi, t’es comme machin t’es pas gentille »… Je n’ai plus envie non plus de faire l’effort de me faire comprendre. Bon, puis voilà, je n’ai pas de volonté sacrificielle non plus, déjà que même enseigner je n’ai pas trop envie à cause de ce genre de choses, je ne vois pas pourquoi je perdrais du temps en prenant tant de risques d’un certain point de vue alors que je n’y suis pas contrainte, que le contenu de ma “marmite” n’en dépend pas.

    Finalement je préfère donner dans l'"alternative" qu'énonce Astrale : seulement, Astrale, mais ça fait partie des choses ce que tu ne semble pas voir, contrairement à ce que tu écris ici je n'ai personnellement aucune horreur d'être seule, je ne me sens d’ailleurs pas du tout seule, et il y a aussi un angle sous lequel les autres ne m’intéressent pas. Je n’ai pas besoin de me réchauffer le cœur à l’aide de je ne sais quel pathos dégoutant qui consiste à aller vérifier si le caca de l’autre est bien aussi un caca “humain” (… trop humain), conduite par laquelle on croit qu’on partage énormément. Si le caca est tout à fait nécessaire et que je n’ai évidemment rien contre, j’aime autant qu’il reste dans ce que la langue française désigne superbement comme « lieu d’aisance ». C’est bien le lieu idoine pour déféquer. Je n’ai aucune envie de connaître les autres via leurs petits cacas : je sais ce que c’est, moi aussi j’en fais, c’est « naturel » comme dit l’autre (c’est bien pour ça qu’il n’y a pas non plus ni à les déplorer ni à les mettre en avant). Mais alors, si le terrain est celui du petit caca qui se donne les prétentions de jouer le rôle de norme (avec le slogan bien connu « ma merde est la mesure de toute chose » qui peut aussi donner : « chacun sa merde et c’est celle qui pue le plus qui l’emporte »… ), alors là, ben je n’ai pas ma place, et je n’ai pas l’envie ni le courage de tenter de placer les choses sur un autre terrain quand on m’y ramène constamment. La « communication », ça m’a toujours emmerdé, je me fous complètement de découvrir la vie de gens pour lesquels je n’ai a priori aucune espèce d’affection puisque je ne les connais pas et qu’ils n’ont d’abord rien à faire dans ma vie.

    « Faire des hommes libres, c'est-à-dire des hommes qui ne confondent pas les fins de la culture avec les fins de l’Etat, de la morale et de la religion », je crois vraiment qu’être un homme libre implique ce type de rapport à ce qu’on appelle culture (en fait, Nietzsche appelle plus rigoureusement cela « civilisation » quand la culture désigne plus souvent chez lui — mais pas toujours, compliqué celui-là — un rapport simplement érudit, externe, inessentiel à la “culture” : un rapport tel qu’elle peut affectivement passer pour un simple instrument de domination, une culture morte). Mais finalement, c’est tellement rare et ça ne peut peut-être être que rare (il faut dire que les choses sont ainsi faites qu’il y a peu de chances que ça soit autrement…). Et, encore une fois, il est vrai que ça n’a aucun rapport avec les diplômes ou les années d’études. « Un rapport au monde » disait BBL, je pense que c’est vrai. Je ne sais pas du tout de quoi ça dépend, peut-être aussi du fait de ne pas vouloir de la compagnie à n’importe quel prix ou plutôt fondée sur n’importe quoi, peut-être une certaine manière de poser l’urgence, le triste et le joyeux, ce qui importe et ce qui est sans importance, ce que l’on ne doit pas accepter de soi et ce que l’on doit “cultiver”, peut-être aussi fondamentalement une manière de sentir… Mais bon, quand l’asservissement est à ce point revendiqué, arrogant, méchant parfois et que tout est fait par ailleurs pour que ce soit comme ça, ben je n’ai plus envie de “jouer”. Fatigue et perte de temps. De toute façon, ça ne se “fait” pas des hommes libres, décider de tâcher de l’être, je reste intimement persuadée que c’est toujours quelque chose d’individuel (comme toute décision au sens strict, quoi qu’on en dise d’ailleurs…), ça implique au moins de ne pas tenir sa merde pour de l’or sous prétexte qu’on a juste fait l’effort de la faire sortir de son cul et que parce qu’elle sort des nos sphincters, il faut l’admirer comme ce que l’on a de plus “subjectif”. C’est ici que subjectif rejoint sujet rejoint assujettissement.

    Bon, désolée pour ces propos pas très optimistes, peut-être sont-ils le fait de ce sur quoi je travaille en ce moment, travail à propos duquel les échanges sur Bourdieu dont je te remercie beaucoup ainsi que BBL, m’apportent aussi indirectement et par un biais inattendu. Ceux-là et d’autres discussions avec “Marcel” qui travaille en ce moment sur Nietzsche et avec lesquels les premiers rencontrent aussi un écho étrange, tout cela me perturbe beaucoup : j’en viens véritablement à penser qu’en des lieux où l’on ne peut parler véritablement, il est sage de se taire et qu’une erreur de jugement à ce propos est vraiment vraiment une mauvaise chose qui a des conséquences plus graves qu’on ne le croit d’abord. Bon, il peut sembler que cela a un petit côté « belle âme » qui ne veut pas mettre les mains dans le cambouis et ne veut pas avoir affaire au monde dans lequel elle vit pourtant et duquel elle est d’une certaine manière tributaire. Mais en réalité je ne crois pas : c’est simplement qu’il y a aussi des moyens et des manières qui sont tout à fait impropres et empirent en réalité les choses. Il faut les éviter. Non pas, bien sûr, qu’il n’y ait que cela sur les blogs, je ne le crois absolument pas. Mais, rien à faire, le reste, par le nombre, est tout de même plus puissant, il est aussi, là comme ailleurs, maître des lieux le bon finit par y être noyé, presque plus rien ne peut être entendu : « L'Enfer, ça doit être ça, le lieu où tout ce qui se dit, tout ce qui s'exprime est vomi à égalité comme dans un dégueuli d'ivrogne ». Oui.

    Bref, pardon Scheiro, j’ai écrit plus qu’un pavé… Pardon aussi pour cela que mes propos excèdent sans doute un peu le cadre d’une réponse à ton billet et à ton beau commentaire de réponse. Pour les réponses qu’il me reste à faire sur Bourdieu, j’y répondrai, si vous le voulez toi et BBL, par d’autres voies, ou bien sous ton dernier billet sur Bourdieu (j’ai de toute façon conservé les billets et les commentaires sous une autre forme).
    Je comprendrais très bien par ailleurs que tu vires ce commentaire de ton blog, à certains égards, c’est peut-être même mieux.

    Flybird, je souscris mille fois et dix mille fois à ce que BBL et Scheiro t’ont dit ci-dessus. J’espère véritablement que tu persévéreras si tel est ton désir et que tu te sens le courage de le porter : surtout ne laisse personne te dire que ces choses-là « ne sont pas pour toi » ou qu’il s’agit d’un « registre qui n’est pas le tien » et que tu devrais te contenter de faire les choses “au rabais”. J’espère vivement aussi pouvoir lire bientôt ton nouveau blog.

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  18. PS : Pour les deux petits vieux façon Muppets Show qui ne manqueront pas de venir lire et de commenter ce que je viens d’écrire du haut de leur balcon, je vais vous mâcher un peu plus le travail : Oui, je pense que “ma position” vaut mieux que la vôtre et oui je pense aussi que si vous ne comprendrez probablement sans doute rien à ce que je raconte (même si arrogants comme vous l’êtes vous croirez bien sûr avoir compris, caquètements, caquètements), le malheur veut que je comprenne très bien ce que vous dites ainsi, d’ailleurs, que votre incompréhension et ses causes. Ah, et oui, bien sûr « pour qui elle se prend celle-là, l’Art n’existe pas, la Vérité non plus, etc. etc.. » : ce qui est sûr, c’est que pour vous tout un tas de choses n’existent pas, question d’existence peut-être, précisément. Cela dit, hein, c’est toujours amusant de voir comment les grossiers sont à ce point prévisibles jusque dans leur manière grossière de comprendre les choses (je crois ainsi que Laurent ne comprendra jamais l’art que comme l’Art c'est-à-dire une abstraction et — là est d’ailleurs le comique — comme il s’interroge sur une abstraction qu’il a lui-même forgé, il s’étonne du fait qu’elle ne soit qu’en imagination… cherchez l’erreur. Je pense aussi très sincèrement, que ça ne l’empêche pas d’écrire de bonnes choses parfois en littérature (bon je ne parle pas en poésie, parce que ce qui est sur le site là, c’est vraiment la catastrophe), mais on peut parfois très bien faire une chose et très mal en parler, c'est-à-dire ne pas comprendre ce que l’on fait… il s’agit seulement alors de ne pas la ramener surtout quand on tient des positions du type ce qui vaut pour untel ne vaut que pour untel (alors qu’est-ce que tu viens causer ?). De même, son esprit buté ne conçoit dans les questions de « forme » indissociable du contenu en littérature, que des histoires de “règles”, d’école ou de conventions… Ainsi, celui-lui, la forme répond soit aux canons romantiques, soit aux canons parnassiens, etc. Ca rappelle le coup de l’Hippias majeur où quand il est demandé « qu’est-ce que le beau ? » le type répond c’est une belle cruche ou une belle vierge, etc. Pas étonnant après qu’il remue dans la semoule… Mais comment dis-tu déjà Laurent en te croyant très malin comme à ton habitude (voilà une certitude au moins que ton relativisme et ton subjectivisme n’ébranlent pas) : la réponse est dans la question ? Ben oui, tes questions, ta manière d’interroger les choses est débile, pas étonnant qu’on ne puisse te répondre en évitant le terrain de la débilité…) et les grossièretés qu’ils en retiennent. Il paraît pourtant qu’il faut se réjouir, dans une certaine mesure, de la nécessité. Merci pour les réjouissances donc. Cela dit quand on a vu une fois ce genre de choses, ce n’est après que monotone et répétition à donner le tournis où tous les visages et toutes les personnes finissent par se confondre tant ils sont “typiques” (jusque dans leur croyance à se croire “atypique”). Bon caquetages alors, messieurs ! Je suis sympa, je vous donne de la matière :-).

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  19. Albertine, une courte réponse à chaud ici (c'est à dire juste les premières idées qui me viennent en te lisant) avant de continuer sur un autre canal.
    D'abord tout cela est trés bien dit, et j'ai beaucoup aimé la métaphore filée à thème scatologique !! On sent que tu as fréquenté Scheiro ces derniers temps :-)
    Ensuite sur le fond : je comprends très bien que tu ne veuilles plus jouer le jeu (oui, c'est bien d'un jeu qu'il s'agit, même si on peut lui accorder aussi un peu de sérieux) et j'imagine parfaitement qu'en réalité, le blog puisse t'amener à te farcir tout ce que tu cherches à fuir par ailleurs ! Un comble en effet !!
    Pourtant je crois que ce qui se passe sur les blogs est l'exact reflet de ce qui se passe dans la vie, en plus visible puisque concentré en une espèce de microcosme (là encore, un comble !!) Pour ma part, je préfère même le blogging, d'un certain côté, car il y a un tas de discussions qu'on ne peut même plus avoir dans la vraie vie, tant ça n'intéresse plus personne (ou pas grand monde !!)
    Sur le constat que ta pratique du blogging t'amène sans cesse à déroger à tes exigences, je serais tentée de te faire une réponse quasi-similaire à celle adressée à Flybird : c'est le jeu de la prise de parole, nous nous y lançons toujours en avant de nous mêmes, si bien qu'il faut accepter de n'être jamais totalement représentée dans ce que nous disons. L'essentiel étant de tendre vers. Idem pour ce qui concerne méchanceté et bêtise ambiantes : que t'importe que d'autres cherchent à te faire rentrer dans telle ou telle catégorie pré-définie, l'élan même de ta parole t'en sortira toujours sans que tu aies besoin de te justifier (c'est en cherchant à se justifier qu'on donne crédit à ces prises de pouvoir arbitraire sur notre être) Bon je ne suis sans doute pas trés claire, mais c'est à chaud ...et j'ai bien le temps d'y revenir :-)
    Enfin au sujet des 2 fumistes narquois, je pense que tu es effectivement beaucoup trop gentille, ils ne valent même pas qu'on se penche sur leurs cas ! Mais en réalité, cela n'a vraiment aucune importance, ils ne peuvent pas faire que tu sois ce que tu n'es pas, parce que tu n'es pas là où ils voudraient absolument te caser (pour la tranquillité de leur esprit borné), et qu'eux-mêmes, pour leur plus grand mallheur, sont incapables de s'arracher à ce qu'ils sont pour se lancer vers l'Autre, la Connaissance, le Devenir etc...
    A plus tard Albertine,
    Désolée que tu prennes tout cela tellement à coeur (en même temps, je me dis que tu as aussi tout un tas de choses bien plus intéressantes à faire :-))

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  20. j'arrive une fois de plus après la bataille...pfou!
    pour continuer dans le scatologique, une petite phrase:
    "Vous qui venez ici , dans une humble posture , pour libérer vos flancs d'un important fardeau ,
    Daignez après avoir soulagé la nature et déposé dans l'urne un modeste cadeau, épancher aussitôt un courant d'onde pure, et laisser cet endroit aussi luisant que beau !
    BBL, j'ai bien apprécié ton intervention et moi aussi j'aimerais encourager Flybird!

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  21. euh...qui sont les "deux petits vieux"?

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  22. BBL,

    Merci pour cette réponse :-).
    Pour ce qui est du thème du "petit caca", en réalité, j'avais commencé il y a quelques temps maintenant à écrire un texte sur cette superbe "thématique" en vue des "Délires d'Albertine". Ce devait faire partie de la suite des "Choses difficiles" (dont le n° 1 est resté orphelin)...
    Je ne l'ai jamais fini et ne l'ai jamais publié parce que les circonstances inter-blogs s'y prêtaient mal et que ça aurait été très très mal entendu : s'il est sûr qu'on ne peut jamais assurer qu'un texte soit à peu près bien entendu, il y a des circonstances où l'on est sûr que ça ne le sera pas je crois, il faut donc laisser tomber. J'ai fini par détruire le brouillon (que j'avais pourtant mis beaucoup de temps à écrire...). Bref, je raconte cela parce que c'est en réalité assez symptomatique : en dehors de prises en compte tout à fait normales et nécessaires du moment, du temps et du lieu des discours, je ne me sentais plus tout à fait "libre" d'écrire les choses comme je le voulais et de les mener comme je l'entendais... C'est en grosse partie de ma responsabilité, reste que ce n'est pas rattrapable, et... très honnêtement, j'en suis aussi un peu triste parce que j'ai passé aussi de très très bons moments sur ce blog et que ça m'a aussi beaucoup apporté grâce aux lecteurs et commentateurs... Voilà, dans l'ensemble, je crois qu'il y a simplement des moments où l'on supporte plus ou moins bien le monde dans lequel on vit, qu'on se sent plus ou moins agressé et vulnérable et... pour que ça passe, et il faut que ça passe, quand on est plus capable de jouer et de se risquer avec le rire idoine, il faut faire retrait et silence... Il faut croire en effet que je prends vraiment trop de choses trop à coeur, dans un sens comme dans l'autre, j'en suis contente pour certains points, ça m'est extrêmement nuisible pour d'autres... Bon, je ne vais pas réécrire un roman ici et polluer plus avant le blog de Scheiro avec mes considérations plus ou moins pathétiques...

    Merci beaucoup BBL, merci à toi aussi Scheiro et au plaisir de te relire :-) !

    A plus tard.

    PS : Astrale : il y a zéro bataille ! Toi qui refuses toujours obstinément de ne pas les voir quand elles y sont et qu'il y a vraiment des choses en jeu, pas la peine d'en mettre là où il n'y en a pas... Décidément, allez, je dis encore ma connerie avant de partir, mais j'aime pas la zénitude, elle s'achète vraiment à trop peu de frais : il n'y a pas de quoi être zen ! Je suis désolée Astrale, je n'ai vraiment rien contre toi, tout au contraire, j'apprécie ton blog et tes peintures. Mais alors là, ça me pète vraiment les couilles de me faire reprendre avec des "Cool man, soyons zen, on est tous amis, cool la vie !" C'est pas "cool" du tout la vie, tout ça n'a rien de "cool"...
    Ouais, je sais, il est vraiment temps que je parte... (Sorry Scheiro)

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  23. Il y a peut-être une 30aine d'années, chère Albertine, j'avais lu ces mots de René Char disant que "la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil". J'avais trouvé cette phrase un peu étrange. Pour moi, elle évoquait quelque chose d'assez confus, mais ces mots m'avaient suffisamment intrigués pour que je les garde en mémoire. Hier soir, à la première lecture de ton 1er billet, celui posté à 5:14 PM, les mots de Char me sont revenus à l'esprit.
    J'ai souri en découvrant que tu me ranges du côté de Bourdieu parce qu'en te faisant ma première réponse, celle sur le don, cette idée m'était aussi apparue et je remarque que cela ne t'a pas échappée.
    Comme toi je ne peux que constater tristement que dans son ensemble la franco-sphère est un lieu de désolation, livré au bavardage creux, insipide et sans fin de crétins en tous genres mais qui, au bout du compte, se ressemblent les uns les autres comme des gouttes d'ammoniaque.
    Nous sommes d'accord, Albertine, personne ne cherche à rendre la bloggosphere différente de la "réalité", de la vie au quotidien, bien au contraire, la plupart s'emploient à en faire le calque idéal et vont même un peu plus loin dans la noirceur et la bêtise parce qu'ils se sentent protégés par un anonymat dont ils oublient la relativité.
    Je comprends que ta déception soit forte, Albertine, parce que je sais quels sont les trésors d'ingéniosité que tu as dû déployer, et avec quelle patience tu as essayé de hausser le niveau des échanges sur ce coin de la sphère. De plus, tu l'as fait avec un tact, qui, pour moi, me semble absolument époustouflant: tout en finesse, avec une grande délicatesse, une niveau de langue accessible à tous, tu t'es appuyée sur de très beaux textes parfaitement choisis et des citations très pertinentes... Bref, il est évident que tu as fourni bcp de travail, et construit ton blog ainsi que les réponses faites à tes interlocuteurs avec un très grand soin. Tu as vraiment fait preuve d'une très grande classe !
    Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence, et voir la force d'inertie doublée de la volonté de nuisance de véritables connards comme Laurent, mais il est loin d'être le seul, puisque je ne le perçois que comme le triste représentant de la majorité, le petit soldat encaserné avec des armées composées de Vincent et de Daniel. Pauvres types, vautrés dans l'ombre, obsédés par l'image de leur chefs hiérarchiques, ces petits kapos qui savent tout juste lire et écrire, mais qui les commandent comme des marionnettes grâce à la TV, la BD et d'autres instruments de propagandes et de maintien de l'ordre social dans ce genre.
    En réalité, la bloggosphere est en train de devenir le monde totalitaire dont ces petits connards rêvent - souvent de manière inconsciente - tant ils s'emploient à tout niveler par le bas.
    C'est pour cela que l'alternative "Astrale" ne les gêne pas puisque qu'ils savent que dans la communication phatique, rien ne viendra les remettre en question parce que personne ne leur demandera ce à quoi ils pensent, mais simplement s'ils sont bien là, au bout du câble ADSL. Ils n'auront qu'à répondre "Coucou, je suis là!" et ils seront certains d'avoir la paix pour le restant de la journée. Voilà, le monde dont ces crétins rêvent, persuadés que toi tu bosseras pour eux et que tu viendras les servir ensuite, parce que tu comprends 'tu dois être solidaire' et ne pas te croire au-dessus d'eux, même si tu trimes comme une malade avec l'idée d'un véritable monde meilleur, d'une civilisation, moins conne demain qu'hier. Mais même ça, ces petits branleurs ne sont pas en mesure de le comprendre, parce qu'ils sont dans l'immédiateté, à renifler le caca encore tout chaud de leurs congénères.
    Ces bloggers n'ont en tête que la préservation de leur petite sécurité matérielle, leur confort, la vie reduite à sa plus simple expression abritée sous le Palais de Cristal. Ton discours provoque un souffle, Albertine, l'odeur de caca dans laquelle ils se complaisent risque de disparaitre, alors, par tous les moyens possibles, ils chercheront à te faire taire. Eux ils aiment le morbide, le mortifère, l'ambiance cave autrichienne et tu crées des courants d'air: le souffle, le mana.
    D'où l'urgence qu'ils ont à te faire taire.

    Comme BBL me signale que tu es en ligne, je poste ça et je reprendrai le clavier dans un moment.
    Hasta luego, Albertine!!!

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  24. "De plus, tu l'as fait avec un tact, qui, pour moi, me semble absolument époustouflant: tout en finesse, avec une grande délicatesse"

    "Tu as vraiment fait preuve d'une très grande classe !"

    je suis d'accord, et c'est que je me suis dit (non, vraiment...)
    (pour la compréhension et le niveau de langue, oui, aussi, effectivement - avec un effort et une lecture attentive et qui va un peu au-delà que bêtement lire comme je le fais...(et tu effaces ton blog juste au moment où je commence à comprendre ça, lol),
    (mais, heureusement j'ai relu le billet sur Socrate...)

    (et, effectivement, ceci est un point de vue odieusement égoïste de ma part...Sorry.)

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  25. This comment has been removed by a blog administrator.

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  26. Ne pas oublier de tirer la chasse...

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  27. M. KK, non mais, d'abord, défendre quelqu'un c'est vraiment manquer de respect envers la personne parce que ça voudrait dire que je considère la personne comme pas assez capable de se défendre elle-même, mais Scheiro, si c'était son but ou sa prétention, le rends certainement meilleur que toi tu ne le fais.

    Et que cette remarque, c'était juste du mépris et un sentiment d'infériorité. (et en même temps, il n'y a vraiment pas de quoi, parce que si je suis capable de comprendre ou de commencer à envisager de comprendre ce qu'il s'y raconte, c'est que c'est forcément accessible (l'avantage d'avoir une intelligence très moyenne, je peux l'affirmer sans trop de crainte de me tromper.))

    (et qu'effectivement, ce n'est pas correct de ma part d'affirmer ou que c'est ceci ou cela)

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  28. Scheiro,

    Merci beaucoup de cette nouvelle réponse : très honnêtement, tes propos me touchent beaucoup et j'en suis très émue. Seulement, (eh, je suis un peu tordue quand même il ne faut pas l'oublier :-)), je ne peux pas m'empêcher dans le même temps que de me dire que si, justement, certains de ses très beaux compliments et la compréhension que tu as de mes discours me touchent tant, c'est parce que ce n'est pas tout à fait vrai et que je n'en suis pas toujours vraiment à la hauteur...

    Pardon de répondre si brièvement... Merci encore et à plus tard. Cette fois je décroche vraiment des interventions internet pour quelques temps... Mais je reviendrai, c'est sûr, faire ma "pénible" en ces lieux où j'aime me rendre :-) : merci pour la mana et pour le fait de la porter Scheiro !

    PS : Le bon côté, c'est que "M. KK" et le coup de la chasse d'eau me font de nouveau rire devant mon écran, un bon rire cette fois : pas un rire qui grimace :-) !

    @Puuluki : A lire tes interventions, je sais aussi pourquoi et comment tu as pu me décider à l'ouvrir ce blog ! Tu sais que tu es la meilleure Puulu :-) ? (Euh, pardon, je deviens familière je sais que tu as horreur de ça : je voulais dire Puuluki bien sûr ;-) - mais pas parce que tu t'autoflagelles hein, ça c'est autre chose...).

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  29. J'ai fait disparaître la trace de KK, Puuluki, parce qu'il me semble tout à fait inutile de répondre à ce pauvre type, qui appartient à l'espèce des indécrottables pleins de ressentiments qu'il faut laisser à leurs tristes sorts, un peu comme tes harengs ;-)
    Si tu le désir je peux le laisser répandre son odeur nauséabonde en ne tirant pas la chasse. Mais je crois que tu ne feras que perdre ton temps parce que simplement le mot "intelligence" est quelque chose d'impensable pour lui, jamais une lueur ne parviendra à éclairer le fond de la poubelle qui lui sert de boite crânienne :-(

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  30. En aucun cas nous ne pouvont être "toujours vraiment à la hauteur", Albertine, nous ne sommes que des demis-dieux.

    Ce qui fait que Puuluki, BBL, toi ou moi, et qqs autres aussi, on fera encore qq fautes d'orthographe...

    Mais, ce qui est important c'est que, de toutes façons, on s'approchera toujours sans crainte du soleil quitte à y laisser qqs plumes.

    C'est moi qui te remercie sincèrement, Albertine, d'avoir pris le temps de me lire et surtout d'avoir passé bcp de temps à me répondre, ça va me manquer...

    Manje važno :-))))

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  31. "J'ai fait disparaître la trace de KK, Puuluki, parce qu'il me semble tout à fait inutile de répondre à ce pauvre type, qui appartient à l'espèce des indécrottables pleins de ressentiments qu'il faut laisser à leurs tristes sorts, un peu comme tes harengs ;-)"

    Oui, je m'en suis bien doutée :)

    "@Puuluki : A lire tes interventions, je sais aussi pourquoi et comment tu as pu me décider à l'ouvrir ce blog ! "

    Euh...là, je vais finir par douter lol

    Non, mais c'est que je croyais savoir pourquoi je t'aurais (vilement? hum..) décidée à ouvrir un blog...(que je savais que ce serait intéressant et que ça intéresserait des gens - ... lol, bon, oui, ça va, c'est un peu prétentieux [genre, "je suis devin, je sais plein de choses"... - (et en même temps, ça n'était pas très difficile à s'en rendre compte ;)), mais qu'en même temps, effectivement, ça n'est pas non plus toujours une bonne chose (comme effectivement, ça a vraiment l'air d'être mauvais pour toi)
    (bon, double, quoi...)

    Bon, en même temps, c'est quand même plus "envisager à commencer à comprendre" (et que donc, sans ça, c'aurait pu encore! être une remarque perfide, genre "Oui, mais non, tu vois, moi je comprends et pourtant je suis stupide [et que donc ça revient à dénigrer tout ce qu'il y a derrière...]" et un dénigrement...)

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  32. Et, sinon, je ne déteste pas non plus complètement les familiarités (d'autant plus que j'en ai noté des masses moi-même :p))

    Non, comment dire? Que c'est aussi un peu égoiste (parce que c'est moi qui ne pourrai plus te lire...)

    (ça fait un peu que je voudrais me faire passer pour quelqu'un d'extrêmement altruiste ou compréhensif...)
    (ou des supplications...)

    (mais sinon, je suis légèrement troublée avec ces histoires de kk finalement - ça y est je remarque que je note souvent "extrêmement" et extrêmement me fait penser dans la sonorité à ...
    (et qu'en plus, effectivement, tout le monde peut constater que je ne suis pas spécialement à l'aise par rapport à moi-même avec ça...sinon je ne noterais pas kk...lol)

    Bref, merci, et une belle soirée :)

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  33. En ajoutant simplement un K à KK, Puuluki, tu obtiens le KKK. Ensuite nous pouvons, dans ce K, chanter en coeur, sur l'air des Ramones: The KKK took Albertine away...

    Mais que fait le FBI du Web ?

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  34. Scheiro, je me rends compte que je n'ai même pas commenté à propos de votre billet, non, mais c'est qu'en effet, je suis assez d'accord, non, plutôt que j'aime beaucoup l'idée (ou plutôt l'ensemble des idées), du premier paragraphe, surtout....

    A part ça, je reviendrai :D

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  35. @Scheiro : ".... said she's going to L.A."... :-DD

    (Hey ho, let's go !!!)

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  36. Hey ho, let's go!!!

    Well the kids are all hopped up and ready to go
    They're ready to go now
    They've got their surfboards
    And they're going to the discotheque a go go
    But she just couldn't stay
    She had to break away
    Well Sorbonne City really has it all
    Oh yeah, oh yeah

    Albertine is a punk philosopher
    Albertine is a punk philosopher
    Albertine is a punk philosopher now
    Albertine is a punk philosopher
    Albertine is a punk philosopher
    Albertine is a punk philosopher now
    She's a punk punk, a punk philosopher
    Punk punk, a punk philosopher
    Punk punk, a punk philosopher
    Punk punk, a punk philosopher

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  37. Hey, thanks a lot druge Scheiro :-D !

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  38. Zen moi? si seulement!
    je n'achète rien, je ne vends rien, je cherche, c'est tout.
    non mais des fois!
    ça me foutrait presque en rogne.

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  39. Haaahaahaha ! Bon, si tu es presque en rogne, tout va bien, Astrale ;-)

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  40. "presque" parce que tout cela n'est pas bien sérieux tout de même non?

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  41. Je viens de me rendre compte que tu as mis un post relatif à la colère, Astrale, et je suis en train d'y réfléchir et d'y répondre.
    Je ne sais pas justement à quel point ceci est sérieux et surtout je me demande ce qui doit être pris au sérieux dans la vie et même si la vie est à prendre avec autant de sérieux qu'on le dit... tout ça me rend grave ;-)

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  42. Je pense que tu te réfères à ce qui est dit plus haut pour rédiger ton dernier post, Astrale. Aussi, je colle, ici, la réponse que j'ai fait sur ton blog pour qu'il n'y ait pas de rupture dans la continuité du discours.

    Je tiens à te faire remarquer que "on" ne parle pas de toi "pour dire que t[m]a "zen"-attitude dérange, voir agace fortement", chère Astrale. Je crois que tu fais fausse route, parce que, selon le point de vue de "on" chacun est libre, ou plutôt devrait être libre, d'adopter l'attitude qui lui convient pour participer, comme il l'entend, au jeu qui se déroule sur la scène sociale où, selon Goffman, le sujet va montrer le visage qu’autrui attend de lui, comme au théâtre l'acteur colle à l’attente du public.
    "On" disait donc que si l'on bloggue pour le plaisir de communiquer - j'entends communication au niveau phatique - , ce que, toi-même dit vouloir faire pour rompre ton isolement, "on" dit alors, qu'effectivement, la meilleure attitude, le meilleur comportement, l'ethos communicationnel qui sera le plus adapté dans ce cas, c'est l'attitude cool, détachée, celle qui fait qu'un zen-individu ferme souvent les yeux sur ce qui pourrait fâcher - les aveuglements par délicatesse [Goffman].
    Le seul problème c'est que des erreurs de cadrage, c'est-à-dire "des malentendus, peuvent également survenir : le cadrage semble clair, mais il oriente néanmoins les perceptions et comportements des personnes dans un sens qui se révèle par la suite reposer sur des prémisses fausses." Goffman appelle rupture de cadre le moment, souvent pénible, où l'individu zen se rend compte qu'il a perçu la situation de manière erronée : "la culture même de nos croyances s'en trouve subitement bouleversée", dit Goffman.
    Je crois qu'"on" voulait surtout dire que la zen attitude est une solution pour éviter les emmerdements, mais que cette "solution" n'est que provisoire surtout si une bande de lustukrus se contentent de dire tout et n'importe quoi - voir, très récemment, "le terrorisme" - pour maintenir le contact c'est dire faire dans la communication phatique, à tout prix. Sauf qu'à un certain moment, il faut quand même passer à la caisse. Avec le langage, c'est comme avec le Net ça semble gratuit à première vue mais en fin de compte ça coûte cher et des fois très cher. D'où la haine des pauvres contre les riches, parce qu'encore plus que dans le monde de la finance - mais, à la réflexion, le monde de la finance c'est avant tout la maîtrise du langage, ordres et contres ordres, achats/ventes - dans le monde des signes, des symboles, la maîtrise du jeu, donc des règles syntagmatiques, est primordiale.

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  43. ... est primordiale si l'on tient à gagner ou à préserver l'illusion de la liberté individuelle.

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  44. (Je ne sais plus où poster... Je reposte aussi ici à ta suite Scheiro :-D)

    De même, Astrale, que zen n’est pas “amour” (ou alors, l’amour, en ce sens, c’est si peu de chose, un amour d’hommes fatigués et ont peur d’être seuls, ont besoin de “chaleur protectrice” au prix de toutes les complaisances — certains appellent même cela “tolérance” — : je ne souhaite à personne d’être aimé ainsi et ne veux surtout pas être aimée comme ça), “non-zen” ne signifie évidemment pas haine.

    Ensuite, sur la “zen-attitude”, j’ai dit effectivement qu’il n’y avait pas de quoi être zen, cependant, comme le dit ici Scheiro en début de commentaire, “on” n’est pas agacé(e) par ta manière de considérer le blogging, ta quête du zen (ou autre), tu vis bien comme tu l’entends. Mais puisque tu es si libérale, tolère au moins que tout le monde ne mette pas, comme toi, toutes choses sur le même plan et qu’ils puissent tenir qu’il y a des choses sérieuses par-delà la sacro-sainte “communication” dont “on” (pas le même con) nous rabâche les oreilles.

    J’ai (laissons tomber le “on”, je ne veux embarquer personne dans ce qui suit) tenu à dire, il est vrai, que ces protestations de “soyons tous amis tout cela n’a aucune importance, connaissons-nous l’un l’autre, etc.” m’irritaient en l’occurrence beaucoup et qu’elles étaient parfaitement déplacées à ce moment, je dirais même plus, ça m’agresse : c’est complètement infantilisant, c’est balayer d’un geste tout ce qu’il y a de sérieux dans certaines choses, c’est ramener à des querelles de gosses ce qui ne l’étaient évidemment pas. Car, en effet, je tiens qu’il y a du sérieux, qu’il y a des choses importantes, que lorsqu’on parle on n’engage pas que soi, que le discours, c’est sérieux, qu’il peut s’y jouer des choses graves et que discuter n’a évidemment de sens qu’il s’y a des enjeux que chacun doit aussi sentir. Le discours, selon moi, ne vise pas qu’au bien-être, au partage au sens de réconfort ou choses de ce genre (même si bien sûr, il peut aussi en être le lieu et c’est très bien ainsi).

    Sinon (et je n’ai rien contre) on peut bien bavarder, mais il ne faut pas tout mettre sur le même plan. Donc, ce qui m’a énervée en effet est que tes propos et tes appels à « ne nous querellons pas pour si peu » ramenaient tout au simple bavardage, à des guéguerres ou à des agitations sans enjeux. D’une certaine manière, et là est le comble, ça ramenait tout à la bouillie, mouvement précis que je désignais dans les commentaires précédents. Alors, bien entendu, tu blogues comme tu l’entends, mais ce qui m’a agacée — et ce que j’ai dit — de me voir reprendre au nom des troubles causés dans la “paix du ménage” qui nuiraient à la “communication” nécessaire à ne pas se sentir seul… Voilà, pour moi il y a des choses plus importantes que la paix du ménage, c’est précisément ce que je disais, qu’on ne vienne pas juste après me donner des leçons sur les “bagarres” qui seraient « le seul moyen de communiquer » pour ceux qui ne sont pas encore “adaptés” pour les joies du partage communicationnelle ! Je suis inquiète et ne m’en plains pas pour tout, de même, parce que je tiens qu’il y a du sérieux, je ne tiens pas à le sacrifier (et ça ne regarde pas que moi) pour avoir une quelconque « paix », cultiver une forme « d’amour » que j’ai dite être “dégoutante” (beurk, beurk !) , ou encore parce que je poursuis le “bonheur” en ce sens (beurk, beurk, beurk !). Je ne force personne à faire de même, je me sens cependant (et à mon avis légitimement) agressée et suis agacée quand on vient me reprendre avec ce genre de trucs alors même que je viens de dire que ce n’était pour moi d’aucun intérêt et qu’on ramène tout à ça.

    Mais, bien entendu si l’on pense que rien n’importe plus que “l’intelligence du cœur” et la paix du ménage — ou plutôt la paix du ménage guidée par l’intelligence du cœur —, que rien n’est sérieux, qu’il s’agit de “gérer” ses émotions comme on gère son budget, nécessairement on ne voit partout que “bouffage de nez” ou vaines flatteries: c’est bien normal puisqu’“on” ne voit nulle part aucun autre enjeu que la menace de “trouble”. Un peu de manifestation de “fraternité”, de chaleur, d’expression de bons sentiments et cela passera ou encore, effectivement, « peu de chose nous console parce que peu de chose nous afflige »…

    Désolée donc, de t’avoir “rongée” quand tu n’aspires qu’au repos, à la paix du monde, à la tranquillité, à aimer et partager en ce sens (et grand bien t’en fasse évidemment !), à ce que d’aucuns appellent “bonheur” et “fraternité”, pour des choses si futiles… Au moins ça t’aura un peu énervée, ce n’est pas si mal…

    Quant au “courage”, je t’en prie… Il est où le courage ? Et, de même, peur de quoi exactement ?

    Et comme décidément je suis en période scato, un ‘tit extrait sur la paix du monde ou comment "si personne ne croit plus en dieu, tout le monde croit de plus en plus en l'homme"... pour approuver à cela qu’effectivement là où ça fuit le “sang”, ça fuit aussi l’’“os” :


    "Là où ça sent la merde
    ça sent l'être.
    L'homme aurait très bien pu ne pas chier,
    ne pas ouvrir la poche anale,
    mais il a choisi de chier
    comme il aurait choisi de vivre
    au lieu de consentir à vivre mort.


    C'est que pour ne pas faire caca,
    il lui aurait fallu consentir
    à ne pas être,
    mais il n'a pu se résoudre à perdre l'être,
    c'est-à-dire à mourir vivant.


    Il y a dans l'être
    quelque chose de particulièrement tentant pour l'homme
    et ce quelque chose est justement

    LE CACA

    Pour exister il suffit de se laisser aller à être,
    mais pour vivre,
    il faut être quelqu'un,
    pour être quelqu'un,
    il faut avoir un os,
    ne pas avoir peur de montrer l'os,
    et de perdre de la viande en passant.



    L'homme a toujours mieux aimé la viande que la terre des os.
    C'est qu'il n'y avait que de la terre et du bois d'os,
    et il lui a fallu gagner sa viande,
    il n'y avait que du fer et du feu
    et pas de merde,
    et l'homme a eu peur de perdre la merde
    ou plutôt il a désiré la merde
    et, pour cela, sacrifié le sang.

    [...]


    Et d'où vient cette abjection de saleté ?



    De ce que le monde n'est pas encore constitué,
    ou de ce que l'homme n'a qu'une petite idée du monde
    et qu'il veut éternellement la garder ?


    Cela vient de ce que l'homme,
    un beau jour,
    a arrêté

    l'idée du monde.



    Deux routes s'offraient à lui :
    celle de l'infini dehors,
    celle de l'infime dedans.

    Et il a choisi l'infime dedans.
    Là où il n'y a qu'à presser
    le rat
    la langue,
    l'anus
    ou le gland."



    A. Artaud, Pour en finir avec le jugement de dieu, "La Recherche de la fécalité"



    Ah, et oui, c’est assez évident, ce sont les plus gênés qui s’en vont… et alors ? C’est censé prouver quoi ? Que la paix du ménage je m’en fous ? Et que si (et c’est le pendant) tout est ramené à des “bagarres” je ne joue plus ?
    Bingo !


    PS : Puuluki, si tu passes par là, je suis extrêmement désolée d’avoir encore parlé de KK ;-)… Je ne veux aucunement te choquer.
    PPS : Pour Corto => *(^_^)*. Et… je pense aussi que l’amour est inquiet et inquiétant, en tout cas, pas “reposant” du tout…

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  45. En fait, je ne comprends plus vraiment. Ok L. a tenu des propos "stupides" (bon, pas plus que moi je pense, en fait ;)), mais en fait, pour moi, à part des propos un peu "de salon", ou des propos un peu d'adolescent rebelle "ouais, l'art n'existe pas" (enfin, bon, moi ça m'a fait penser à des propos d'adolescent - un peu nihilistes, même si j'utilise peut-être mal le mot "nihiliste"), mais en même temps... je ne comprends pas, j'ai l'impression que la réponse est disproportionnée par rapport aux propos (mais effectivement, en fait, je ne comprends plus vraiment très bien... Finalement...)

    (sinon, à part ça, par exemple, il me semble qu'il y a des choses plus graves que des personnes qui lisent le Monde Diplomatique... :/ Enfin, ça ne me parait pas être quelque chose d'assez grave pour que ce soit abhorré ou bien critiqué...)

    (enfin, ce que j'en pense... ça n'a peut-être aucune importance ... voilà )

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  46. Des propos stupides, Puuluki, tout le monde arrive a en tenir, un jour ou l'autre, au moins une fois dans sa vie. En écrivant ce commentaire je prends le risque d'en tenir. Sauf que si vous me faites remarquer que je dis des conneries, chère Inuite, et que vous avancez suffisamment d'arguments sans essayer de me piéger en utilisant de vulgaires sophismes, je m'inclinerais en disant que: "Wouais c'est vrai, je ne sais pas où j'avais la tête, je devais être un peu fatigué."

    Alors, qu'avec L., on ne peut pas en arriver à ça. On peut essayer par tous les moyens de lui faire comprendre qu'il se plante, qu'il dit des conneries, même ses propres acolytes peuvent tenter de lui faire entendre raison, jamais il ne voudra le reconnaître. Aussi, on l'abandonne, on le laisse dans sa merde [KK], on lui conseille d'aller mourir, de ne pas entraver notre chemin en tout cas.
    C'est vrai, Puuluki, "il y a des choses plus graves que des personnes qui lisent le Monde Diplomatique...": je viens de découvrir qu'un philosophe à qui je vouais une grande admiration est fan de Francis Cabrel. Ce qui me fait penser que je devrais me montrer plus indulgent envers les Lustukrus.

    Ce que vous en pensez est important, Puuluki, dans le sens où ça conduit à penser avec vous, parce que par malheur nous - les penseurs, vous et moi - nous sommes trompés de siècle et "Nous vivons aujourd'hui dans un cynisme où il n'y a absolument pas de fleurs du mal, de grands regards froids et pas de feu d'artifice au bord du gouffre. Au lieu de cela : des villes en béton, une démocratie bureaucratique, un manque de dynamisme, une médiocrité sans limite, une administration abusive, un bavardage affligeant autour de la responsabilité, un pessimisme chétif et des ironies insipides. Il se peut qu'il faille encore tenir longtemps avec cet "esprit". C'est une mentalité qui n'est même plus décadente parce qu'aucune hauteur ne l'a précédée dont elle tomberait. Ce qui est aujourd'hui est cynique on le voit ainsi glisser devant soi depuis longtemps." P. Sloterdjik, Critique de la raison cynique [p. 476]

    Mais bon, vu du Pôle ce n'est peut-être pas pareil, quand on vit comme vous sur la banquise, Puuluki, on garde la tête froide et on ne perd pas le Nord qui est tjs à portée de traîneau ;-)

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  47. Oui, mais pourquoi une réponse qui me parait disproportionnée? Quelqu'un ne veut pas comprendre, on laisse tomber l'affaire et puis voilà...

    Sinon, merci pour le texte d'Antonin Artaud, c'est intéressant

    Et même par rapport au "zen", il me semble aussi que la réponse est disproportionnée...

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  48. C'est vrai, Puuluki, j'ai aussi qqs fois ce sentiment, celui d'être excessif, de faire des réponses disproportionnées, avec parfois l'idée que, de toutes façons, c'est absolument inutile. Mais pas toujours ;-)

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  49. Puuluki, bonjour! tu as un blog?

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  50. Non, pas vous Scheiro, sinon, effectivement, c'est souvent intéressant, mais je parlais des réponses d'Albertine.

    Sinon, Astrale, oui, j'ai un blog (dans le profil :))

    voilà, bonne soirée :)

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  51. Ben à vrai dire, Puulu, j'ai vu ton commentaire depuis longtemps, j'avais même rédigé une réponse et puis je me disais que finalement je n'allais pas la poster... mais, comme tu dis que c'est plutôt à moi adresses particulièrement le reproche de "disproportion", je me résoud à la mettre et à faire, une dernière fois, une réponse disproportionnée : la dernière, dernière puis Albertine disparaît pour de bon parce que, justement, ces discours n'ont de sens que parce que je pars :-)...

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  53. (Euh, de nouveau désolée, je reposte avec des espaces cette fois ;-)...)

    (Euh.... je préviens, pardon, je n'ai pas vraiment eu le temps de relire, donc désolée s'il y a des enchaînements parfois bizarres et de nombreuses fautes...)

    Bonjour bonjour tout le monde (bon, cette fois, promis, c'est vraiment ma dernière intervention avant un bon bout de temps) !

    Je réponds tout de même à Puuluki venue des grands froids :-D…

    Je suis assez d'accord avec ce que tu dis ici, sur le fait que mes réponses puissent apparaître disproportionnées pour ne pas dire complètement déplacées... Je crois que cela vient de ce que j'ai peut-être le c... entre deux chaises.

    Pour reprendre un peu (et sans doute bizarrement) à la citation que met ici Scheiro, je ne suis pas responsable de l'état du monde et je crois aussi que ce n'est pas ma tâche d’aller convaincre qui que ce soit ni même de faire que le monde soit moins pourri en ce sens et par ces voies.

    Finalement, je crois que c’est pour moi et pour ce que je vise (sans doute immodestement, mais si on n’est pas ambitieux pour ces choses-là, pourquoi le sera-t-on ?) mal poser les choses, qu’il y a une erreur au fondement, ça ne m’apporte pas grand-chose, pire encore ça nuit à ma pratique, voilà, la tristesse durera toujours, il est bon de compter avec et absurde de vouloir la faire disparaître : elle est nécessaire, on ne part pas en guerre contre le nécessaire ou ne s’en attriste pas non plus (ce pourquoi il importe de faire le partage entre ce qui l’est et ce qui ne l’est pas pour la conduite de la vie, de même que tâcher d’évaluer à quelle sorte de “nécessaire” on a à faire et ce qui importe, bref, de comprendre…). Là a été mon erreur et je le reconnais bien volontiers. Mais le blog ne se fixait pas non plus une telle “mission”, c’était tout de même un lieu de détente (et encore une fois, ce n’est pas pour moi contradictoire avec le fait que des choses plus “sérieuses” puissent y être soulevées et mises en jeu…) avant que tout cela ne dérive quelque peu pour des raisons multiples et compliquées…

    Ainsi, c’est par une autre citation (qui était aussi sur mon blog et que j’aime beaucoup, j’aurais du mieux m’y tenir pour la tenue du blog) que je réponds à celle que Scheiro met ici de Sloterdjik, parce que, pour dire le fond de ma position, je crois qu’écrire un livre est une chose, vouloir qu’il soit lu et compris par tout le monde en est une autre ;-) :

    « Si ce personnage fameux qui riait de tout, vivait dans notre siècle, il mourrait de rire assurément. Pour moi, ces troubles [i.e. la seconde guerre anglo-hollandaise] ne m’incitent ni au rire ni aux pleurs; plutôt développent-ils en moi le désir de philosopher et de mieux observer la nature humaine. Je ne crois pas qu’il convienne en effet de tourner la nature en dérision, encore bien moins de me lamenter à son sujet, quand je considère que les hommes, comme les autres êtres, ne sont qu’une partie de la nature et que j’ignore comment chacune de ces parties s’accordent avec le tout, comment elle se rattache aux autres. Et c’est ce défaut seul de connaissance qui est cause que certaines choses, existant dans la nature et dont je n’ai qu’une perception incomplète et mutilée, parce qu’elles s’accordent mal avec les désirs d’une âme philosophique, m’ont paru jadis vaines, sans ordre, absurdes. Maintenant je laisse chacun vivre selon sa complexion et je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu’ils croient être leur bien, pourvu qu’il me soit permis à moi de vivre pour la vérité. »

    Spinoza, Lettre XXX à Oldenburgh septembre 1665


    Sans être nécessairement “spinoziste” (je ne vois pas trop d’ailleurs ce que signifie ce genre de ralliements — idem pour Hegel ou pour tout autre philosophes, ça a toujours été pour me moquer de moi et de certains de mes travers que je m’affirme “hégélienne”…) et approuver à tout ce qui est dit ici, pour ce qui est de la conduite, je pense que c’est ce qui doit être visé (même si c’est franchement dur et les tentations grandes parce que… s’il faut s’abstenir de rire ou de pleurer, le moins qu’on puisse dire c’est que c’est parfois “sévère”…) pour autant que l’on veut faire de la philo…. et je ne sache pas, si l’on comprend bien les choses, que ce ne soit pas dans le même temps aussi une activité concrète, très concrète même, même si différente de la pratique dont l’horizon est l’“actuel” et l’“actualité” ou encore du moment. La question de la “publicité” de la philo est encore une autre question… et de toute façon « être public » n’a jamais signifié parler à tout le monde ou pour toutes les oreilles…

    Je pense ainsi que, dans certaines circonstances, en dernière instance, c'est assez inutile et même nuisible en un sens parce que ça n'aboutit qu'à blesser les gens sans faire avancer le smilblick d'un pouce. Cependant, je m'en vais, ces réponses sont les dernières en ce sens que je fais sur la bloggosphère, je pense qu'elles peuvent se justifier en partie par cela : elles n'attendent pas véritablement de réponse, elles sont là comme on dit "pour la forme", juste "pour dire", quand je renonce à une possibilité de dialogues et autres pour les raisons que j'ai dites plus haut, à la vérité, je ne pense même pas qu’elles seront vraiment entendues et ça n’a pas vraiment d’importance (Tu me diras peut-être alors : « mais pourquoi les écrire en ce cas ? ». Je te répondrais : pour mener l’erreur jusqu’au bout peut-être, pour l’achever d’une certaine manière…)...

    Je crois effectivement que, malgré le fait qu’elle m’ait demandé son avis sur son texte, je n’aurais pas du répondre à Flybird quand manifestement ce n’est pas du tout ce qu’elle attendait, ou plutôt que, face à sa première réponse, j’aurais m’en tenir là puisque ça manifestait pleinement la manière dont elle prenait les choses (manière qui me paraît fort nécessitée par ailleurs et… comme je le disais, au final bien sûr, on fait comme on “veut”, je ne suis pas là pour dire aux gens comment ils doivent vivre, je passe mon chemin en ce cas, c’est tout, qu’on ne me demande pas de mentir ou d’être complaisante) Dans la “vraie vie” je ne m’afflige pas des Galvalda ou autres M. Lévy, pourquoi irais-je les pourfendre sur la toile ? Honnêtement, je m’en fous royalement et je pense que les (vrais) écrivains c’est toujours quelque chose de rare, dont la possibilité est toujours éminemment fragile, dont l’existence est extrêmement contingente, qu’il y en a eu même en temps très difficiles et que si aujourd’hui, pour beaucoup de raisons, c’est peut-être encore plus difficile et leur existence aussi plus contingente que jamais, je pense qu’il s’en trouvera tout de même. Idem pour la philo : les trucs d’Onfray (un gars qui veut faire passer Nietzsche pour un démocrate pour le rendre plus “gentil” et “sympathique”, c'est-à-dire pour justifier qu’il le lise, lui qui veut “libérer” les gens ! C’te blague !), ou autres qui s’efforcent de rendre la philosophie “sexy” type Cespedes (qui fait paraît-il un tabac avec sa « philosophie est dans la rue ! » et ses « kel ortograf pr 2m1 » ) ce n’est pas mon problème, je ne vois même pas l’intérêt d’aller les critiquer ; pareil, sur la toile tout et n’importe quoi se donne le nom de “philo”, ce n’est pas nouveau et je ne vois pas pourquoi ça ne continuerait pas (quelle importance d’ailleurs, au fond ?), voilà, c’est comme ça, c’est nécessaire, je ne vais pas poursuivre et fustiger toutes les conneries de la terre…. Ici comme ailleurs, il importe de ne pas se tromper d’ « ennemis » ou plutôt, si “combat” il doit y avoir, on doit prendre en compte que la nature de l’adversaire donnera aussi la mesure du “combat” : s’il est inintéressant, tout ce qu’on lui ripostera et par où on l’attaquera (si vraiment on veut l’attaquer) le sera aussi. Idem pour tout ce qui relève de ce genre de choses. Après, comme je l’ai dit ailleurs, même en ce cas, la discussion est sans doute possible lorsqu’on est entre amis, pas avec des gens que l’on ne connaît pas et dont, finalement, le sort nous importe peu parce qu’on n’est pas encore ami et que, encore une fois, je ne me sens pas responsable du sort du monde. Règle discursive n° 1 de toute façon : avec un relativisme du type “les sentiments (subjectifs — et parfois élargie à la généralisation et abstraction “Homme” qui est toujours celui qu’on imagine, puisque, comme chacun sait l’Homme n’existe pas, c’est toujours en ce cas celui qu’on imagine est généralisant indûment son petit moi) et le vécu sont la mesure de toute chose” ou plutôt ils sont ce qui doit trancher en dernière instance, on ne discute pas parce que la discussion est impossible. Chercher à faire comprendre à la personne pourquoi, cela relève d’un rapport amical qui suppose du temps et un certain intérêt. Voilà ce que j’ pense au fond.

    Par ailleurs, je crois (mais je me trompe peut-être auquel cas je pense qu’il rectifiera lui-même) que pour Scheiro les choses sont différentes dans la mesure où il maintient un certain intérêt et utilité à blogguer, il pense que quelque chose d’autre et d’autres rapports avec les gens est possible grâce au blogging — intérêt qui, pour être maintenu et même rendu possible, nécessite une certaine mise au point et clarification des positions des uns et des autres (=> “pour éviter tout malentendu et crêpage de chignons inutiles, que chacun dise en toute honnêteté ce qu’il attend du blogging, de manière à ce que tous les plans ne soient pas constamment mélangés et que l’on ne discute pas quand c’est inutile puisque ce n’est pas ce qui est recherché…”) et je crois aussi que d’une certaine manière il est bien plus confiant que moi. J’ajoute que je trouve honnêtement — et indépendamment de prises de positions que nous ne partageons pas toujours nécessairement sur un autre plan — courageuse et saine aussi sa tentative de clarifier les choses et les rapports, parce qu’en le faisant, il est certain qu’à l’instar de ce qui s’est passé parfois, beaucoup vont y voir une preuve de mépris ou de méchanceté, quand il me semble que c’est tout le contraire.

    Là où nous divergeons ce sur point je crois, c’est que personnellement, je n’attends plus rien du blogging de ce côté-là : au final, je n’en attends rien pour ce qui est de la philo et de ma pratique de la philo, que, par ailleurs, en attendre de la détente et du plaisir en maintenant mon blog n’est plus possible vu comment les choses ont tourné, que s’il ne reste alors que le côté “missionnaire”, comme je l’ai dit, ça ne m’intéresse pas, je pense que ça ne sert à rien, plus encore, que ça me nuit.. et je suis tellement égoïste si l’on veut dire cela comme ça (et je suis désolée pour les moralistes, mais je prône l’égoïste en ce sens) que je ne suis pas tout à fait désintéressée et n’ai pas de volonté sacrificielle… Quand je fais quelque chose j’en attends aussi personnellement quelque chose — pour moi, d’ailleurs, les choses peuvent paraître bizarres à certains, mais ça veut dire aussi qu’on ne méprise pas totalement les gens, ça veut dire qu’on pense qu’ils peuvent avoir de l’effet sur nous, peuvent nous apporter certaines choses que l’on n’a pas toujours déjà vues —, si je n’en attends plus rien, j’arrête. Ca me paraît “sain”.

    Plus particulièrement puisque tu parles de L. ici, peut-être n'aurais-je pas du tout du prendre en considération ces propos sur l'art dès le début, c'est vrai, je pense que c'était une erreur : c'est sans doute, encore une fois, absurde d'entreprendre de répondre à tout et n'importe quoi, ce n'est pas sérieux. Et… j’ai effectivement laissé tomber… ce qui a donné du encore plus n’importe quoi, ce dont, je pense, je n’aurais pas été affectée ni agacée si je n’avais pas tout de même entrepris d’abord de répondre. Dans un certain sens, ça m’a révélée plus clairement l’absurdité du blog et le fait que j’ai toujours eu à l’égard de celui-ci, comme je le disais, le c… entre deux chaises et que j’ai toujours eu du mal à lui trouver son “ton”…

    Pour Astrale, sur le "zen", elle demandait en quelque sorte explication, je trouve normal d'avoir essayé de répondre — c'est quand même la moindre des choses — pour essayer de lever certains malentendus. Ensuite, ça ne les lève pas nécessairement, ça ne les lève pas, je crois aussi qu'au final ce serait absurde, je te l'accorde, de pousser plus avant puisque c’est toujours déjà aussi ramené au terrain du sentiment et...posé comme cela, à quoi ça mène si ce n'est à blesser ou à faire, d'une manière ou d'une autre, la morale ?

    Enfin, pour ce qui est du Monde Diplomatique, je ne vois pas du tout en quoi mes propos pourraient laisser penser que le fait que des personnes le lisent est « grave » ou que je suis “en guerre” contre eux. Je trouve au contraire que, pour ce qui est du journalisme, le Monde Diplo, avec une certaine ligne éditoriale certes (mais on ne peut le reprocher à un journal surtout quand cela est clairement dit et su), fait plutôt bien son boulot de journalisme (le fait d’être un mensuel aidant aussi je crois) : voilà un journal où l’on ne se contente pas de prétendre présenter les “faits” comme s’ils étaient censés parler d’eux-mêmes, qui ne relayent pas passivement les interprétations des protagonistes sur les choses dont ils sont les protagonistes, qui accompagnent ses articles de dossier, d’analyses qui prennent parti, c’est sûr, mais ce n’est pas pour moi une objection. Ensuite, c’est du journalisme, et il faut le prendre pour ce que c’est : un journal, quelque chose qui traite de l’actualité, en informe et tâche d’en informer avec tels ou tels éléments d’éclairage et selon une certaine ligne éditoriale. Un journal, ça ne se lit pas passivement non plus. Mais je n’ai jamais critiqué et encore moins “abhorré” les lecteurs du Monde Diplo ! Bref, je n’ai évidemment rien contre le Monde Diplo ou ses lecteurs (je ne vois pas, encore une fois, en quoi j’aurais pu laisser entendre cela si ce n’est peut-être pour le coup de l’article affligeant sur Sarkozy, l’Afrique et Hegel où le journaliste en question croyait prouver un truc en pointant la similarité de mots et d’expressions du cours de Hegel au discours de Sarkozy…), tout au contraire, pour tout dire, j’en ai été lectrice assez assidue pendant plusieurs années, je le lis encore de temps en temps et j’achète régulièrement leur Hors Série (« Manières de voir ») et tous les ans leur atlas…

    Bon, Puulu, tu vas certainement penser ici aussi que la réponse est disproportionnée, mais comme je le disais au début : je m’en vais et il s’agit simplement de tenter de clarifier un peu certaines choses. Accorde-moi donc de verser une dernière fois dans la disproportion et le “déplacé” (encore une fois je conviens que c’est déplacé : c’est pour cela que j’arrête) :-D….

    Très bonne journée à toutes et tous !

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  54. PS : Pour que ce soit à peu près compréhensible malgré tout je me sens obligée d'ajouter que la philosophie n'est pas pour moi un "hobby" ou une "passion" ou pire encore un "divertissement" pour pallier l'ennui, c'est, pourrait-on dire (et c'est mal dit mais je ne sais pas comment le dire en deux mot) ce qui me fait lever le matin, ou encore "ma vie" (dit comme ça c'est encore plus cucul, désolée...)... On peut bien trouver cela ridicule, mais chacun place le ridicule où il "veut", n'est-ce pas ;-) ?

    (Pour le débat tout de même, je tiens aussi à dire que sur ces points il me semble qu'il faut, pour des raisons intrinsèques à ces deux "disciplines", distinguer entre philosophie et sociologie ;-)).

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  55. Non, mais je ne comprends rien, en fait. Ce n'est même pas la longueur, je ne comprends pas.

    Mais tu ne peux pas faire simplifié à l'extrême, quelque chose comme "discuter avec des gens qui ne veulent pas discuter ou bien qui ont juste envie de donner leur avis et de prouver qu'ils ont raison, ça ne m'intéresse pas" ou bien "discuter avec des gens qui n'ont même pas envie de comprendre, ça n'est pas intéressant non plus" ou bien "je perds mon temps"?

    Bon, là, ça va, c'est en dehors de mes capacités de compréhension...
    (je pourrais évidemment faire plus d'effort, mais bon, si je te mets devant un texte de néerlandais, tu verras ce que ça fait, hé! (non pas que je ne comprends pas du tout le français - enfin, j'espère quand même un peu - mais là, je lis, et ça ne percute pas - mais ce n'est pas toi, c'est moi qui ne comprend pas - c'est presque la même chose que si je commence à lire "phénoménologie de l'esprit", je vais reconnaître les mots, les phrases, mais sans rien comprendre.)

    Bref, sinon, c'était quand même fort intéressant...

    Et si les sujets que tu abordes ne peuvent pas être simplifié, un blog est effectivement, très peu idéal.

    Je t'explique, Albertine, tu es sur un blog, (bon, c'est "ironique" - pour peu que je pourrais manier l'ironie..bref.) et sur un blog, je t'explique comment tu dois écrire (surtout si c'est pour des abrutis comme moi - mais bon, même pour moi, tu ne fais plus de blog (quelle déception, j'hésite vraiment à ouvrir un blog "pourragondin-puuluki.blogspot.com", un blog rien que pour moi et en mon honneur - je rigole oh lol)...

    Extrait

    Plain language, un service client... (hum, sorry lol)

    Conseils pratiques

    "il n’y a pas de recette miracle, ni de techniques vraiment définies. Mais en bref, il faut veiller à :

    * se mettre tout le temps à la place du lecteur (Albertine, à ce sujet, tu n'as aucune empathie! Franchement, tu crois que tout le monde est capable de comprendre! Limite je ne me demande pas si tu crois que tout le monde est à ton niveau, ce qui (mais c'est parce que je l'ai appris de toi! Sinon, je ne me permettrais, pas, bien entendu...)
    * organiser logiquement le contenu (bon, ça, je crois que ça va :))
    * utiliser la voix active (je n'ai pas vérifié)
    * faire usage de phrases courtes (VOILA! VOILA! Ca c'est exactement pour moi! Bigre!)
    * faire appel à des mots communs, quotidiens (Bon, là, c'est limite trop: un mot que je ne comprends pas, je sais encore chercher dans un dictionnaire - à plus forte raison s'il est sur internet...)
    * s’adresser directement au lecteur (là, ok lol)
    * disposer le texte dans un design lisible (là, c'est vraiment la faute de Blogger, mais heureusemet, grâce au suivi par mail, ça va.)

    (je n'ai pas lu le blog en entier, j'ai juste pris cette petite partie)

    (Oui, effectivement, ça risque de faire un peu que je suis en train de prôner du nivellement par le bas, mais....)

    (non, mais je ne le pense pas vraiment, peut-être un juste milieu...)

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  56. Ah, voilà un message compréhensible par moi (ton dernier commentaire Albertine) :D (et la remarque sur le Monde Diplomatique, c'était pour Scheiro)

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  57. c'est là qu'on quôse ? pas cool cool la philo, comme les ravioli, pas toujours facile d'ouvrir la boite.

    allez un bon bain d'aleandrins qui viennent droits (un peu gauche en vrai) de la cuisine, ça détend

    Bénissons tous l'alexandrin, cache-misère
    De la pénible vacuité du rien à dire :
    Il flamboie, recouvre de son manteau les pires
    Vides nauséabonds, pensées étriquées, pères
    De dépression et désespoir ! Besoin n'est guère
    De talent fou pour aligner les tristes sires :
    Alexandrins scandés, valsés, avec leurs sbires...
    Et : "Je n'ai demeuré qu'un quart d'heure à le faire !"

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  58. Albertine, Puuluki et Cafard pendu, je suis désolé de n'avoir pas pu participer à cette conversation, je n'ai pas encore eu le temps de vous lire mais ce sera la première chose que je ferai demain matin. Passez une bonne nuit, hasta mañana a primera hora...

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  59. Albertine, je vais procéder à rebours parce que, comme le remarque Puuluki, le passage sur le Diplo me concerne particulièrement. Comme toi Albertine, j'ai régulièrement acheté le Diplo pendant des années et j'ai aussi acheté des Manières de voir, quand le sommaire m'intéressait, j'ai même failli adhérer à Attac quand Cassens a lancé la souscription - à cette époque le Net existait mais en France un particulier ne pouvait pas y avoir accès. Je suis d'accord, le Diplo est un bon mensuel, certainement un des meilleurs journaux d'informations qui permet d'avoir connaissance d'un tas de chose dont la presse ne traite que très rarement généralement, ou de manière bien trop succincte. Je ne l'achète plus depuis qu'on le trouve en ligne, mais je le lis encore. Je ne veux pas financer un journal ouvertement anti-israélien - avec qqs journalistes que je soupçonne d'être antisémites - et anti-américain, ce qui est très pénible à le longue. Quant aux lecteurs du Diplo, je ne sais pas exactement qui ils sont, mais je sais que c'est un journal traduit en plusieurs langues et certainement l'un des journaux le plus lu à l'étranger. Je critique le Diplo, simplement parce que Marc est un lecteur assidu de ce mensuel... quoique pas si assidu qu'il le prétend, puisque j'ai pu constater que pas mal de sujets, sur le plan géo-stratégique, pouvaient lui échapper. Mais bon, le Diplo, c'est comme Bourdieu: tout le monde en parle mais très peu de gens les lisent vraiment.

    Je ne reviens pas sur ton égoïsme, Albertine, parce que je me positionne face au monde à peu près de la même manière que toi et je pense que c'est la seule attitude qui permette de parler d'éthique - mais c'est un autre sujet.

    C'est sur le blogging que je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi quand tu dis qu'il n'y a rien à en attendre. Je ne suis pas d'accord avec toi parce que je vois le blogging comme une activité humaine qui n'est pas séparable des activités que les hommes mènent au quotidien. En réalité, je ne fais pas vraiment la distinction "vraie vie" vs. "vie virtuelle", du moins dans une certaine perspective. Coupés du regard, du son, du toucher... de toutes les informations que fournit le paraverbal, les bloggers se sont dit : "Cool, ça va être super facile de mentir, de se faire passer pour qq d'autre et de jouer le rôle qui me conviendra le mieux !" Sauf que c'est tout le contraire qui se produit parce que tout ce qui peut protéger dans la vie, tous les paravents comme le sexe, l'âge, l'origine ethnique, géographique, sociale, les diplômes, la beauté/laideur, etc... ces choses que l'ont peut mettre en avant pour se dissimuler, pour faire illusion, ne valent plus rien en ligne puisqu'elles peuvent très facilement être contrefaites et que tout le monde sait que tout le monde ment, ce qui fait que même en disant la stricte vérité, en tenant un discours vrai, tu ne peux échapper aux soupçons. Par contre ceux qui se pensent à l'abri, protégés par leurs mensonges perdent de vue le fait qu'ils sont totalement exposés et qu'on les voit dans leur plus simple appareil, complètement nus, puisque leurs atours ne sont pris en compte par personne, soupçonnés qu'ils sont, a priori, de mentir.

    Je crois que sur les blogs nous sommes réduits à notre "véritable" identité, à ne pouvoir être que ce que nous sommes. Toutes les impostures peuvent être levées sans même qu'il n'y ait de délit à la base, c'est à dire sans que la police soit appellée à intervenir. Flybird que je considère comme une personne particulièrement honnête a reconnu implicitement, en fermant brusquement son blog, qu'elle avait essayé de tromper le monde - Pixies - elle même probablement trompée par 'l'éditeur' et son entourage. Laurent, particulièrement malhonnête, reconnait enfin, grâce à toi Albertine, son imposture en insultant ses amis: "Non je ne pas suis pas un véritable intellectuel, pas même un bon étudiant en sociologie et je ne peux pas avec mes pauvres moyens faire trembler la Science, pas même proférer quelque chose d'intelligent et encore moins être d'une originalité quelconque. Je suis démasqué et tellement con que j'en arrive à penser que si mon masque est tombé c'est la faute de l'autre et même celle de mon meilleur pote, Vincent"

    Dans une conversation de salon, un informaticien peut se moquer brièvement de la psychanalyse sans prendre bcp de risques puisque même si un membre de la cause freudienne entend sa déclaration il y a peu de chance qu'il la relève, ne serait-ce que par bienséance. Et s'il ne le fait pas sur le moment même, cette moquerie ne sera plus jamais relevée. Sur un blog ce n'est pas le cas, une simple boutade peut être, des années plus tard, l'objet d'une demande d'explications: "Que connaissait vous de la pyschanalyse pour vous permettre d'ironiser de la sorte?"

    C'est ce qui me plait particulièrement dans le blogging. C'est parce que les possibilités de faux-fuyants sont assez limitées et qu'au bout du compte, il est plus facile d'avoir des relations "vraies" car débarassées des scories du para-verbal, mais surtout, de tous les obstacles qui se placent entre un individu et un autre, ces choses qui leur confèrent une certaine stature dans la vie au quotidien mais qui n'apparaissent pas sur le Web ou, plutôt, dont on ne tient pas réellement compte sur le Web.
    Toi-même, tu as été amenée à en dire bien plus que ce que tu comptais révéler en ligne Albertine.

    Philosopher c'est marcher, cheminer, et le blog est un bon bout de chemin un sentier étroit mal balisé souvent boueux, caillouteux, semé de détritus parce que les bloggers se débarrassent de tout ce qui les encombre sans aucune conscience écologique ou plutôt logologique et même bloggologique ;-))

    C'est un peu disproportionnée comme réponse, Pupuluki, n'est-ce pas ?

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  60. Scheiro; mais non, du moment que c'est intéressant, ce n'est jamais trop long...

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  61. Puuluki, le froid qui règne en antarctique a gelé les mécanismes qui permettent l'accès aux commentaires sur votre blogs.
    Faites quelque chose... on grelote devant la porte alors qu'on bouillait d'envie de commenter...

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  62. pardon?

    A part la modération des commentaires, il n'y a rien d'autre... :/

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  63. Bonjour Scheiro,

    A vrai dire, dans l’ensemble je suis plutôt d’accord avec ce que tu dis ici : sur l’intérêt des échanges via les blogs parce qu’ils sont aussi comme “débarrassés” de tout un tas de parasitages qui n’intéressent pas véritablement la discussion et les possibilités que tu en déduis (même si je pense tout de même qu’elles participent aussi de notre identité), mais aussi sur cela que, tout comme toi, je ne souscris pas tellement à la distinction “vraie vie” / “vie virtuelle” : c’est bien dans la “vraie vie” qu’on bloggue, le blogging est effectivement une “activité” qui prend place dans la vie “réelle” de ceux qui y prennent part pour la bonne et simple raison qu’il n’y a qu’une vie (qui « n’est pas ailleurs »… bon j’arrête avec mes dérives… parce que Puulu va encore dire que c’est disproportionné et inintéressant ;-). Juste pour dire que je ne vois pas bien ce que le blogging lui-même pourrait avoir de “virtuel”…).

    Je suis entièrement d’accord aussi pour dire que les blogs peuvent “apporter” quelque chose. J’ai l’air, peut-être, dans mes derniers discours de “cracher dans la soupe”, cependant, je maintiens que je ne regrette absolument pas cette expérience de blog que j’ai faite : j’ai vraiment vraiment passé de très très bons moments sur ce blogs, il y a eu des échanges intéressants et instructifs pour moi, je me suis aussi beaucoup amusée, j’y ai beaucoup ri, j’ai été très émue aussi parfois (franchement, pour le sonnet, par exemple, je ne remercierais jamais assez les participants : c’était vraiment un plaisir de découvrir chaque une fois une nouvelle version, de voir aussi combien les gens peuvent faire des “trucs” — et même de parfois de bons “trucs” — “gratuitement”, je suis peut-être fort “sentimentale”, mais moi, en plus du plaisir, ça m’a franchement étonnée et émue…), certains m’ont donné l’envie de découvrir des choses que je ne connaissais avant cela ni d’Eve ni d’Adam ou seulement par ouïe dire sans jamais avoir vraiment eu l’occasion ni l’envie d’y regarder plus avant (des exemples, en vrac, pour ce qui me vient immédiatement en tête : Dolorès — que tu n’as pas connu je crois — m’a fait lire Nabokov, Marc m’a fait découvrir Gombrowicz, Federica, F. Cheng, BBL me donne envie de me replonger un peu plus avant dans Lacan, tu me donnes envie de lire Goffman, etc., etc., je n’énumère pas tout, ce sont des exemples).

    Seulement voilà, précisément parce que c’est aussi une activité de la vie “réelle”, même avec les “avantages” que tu présentes ici, plusieurs choses (désolée si c’est assez “personnel” et donc peu intéressant, je tâche d’expliquer au mieux ma position) :

    - Dans “ma vie” justement, non seulement je fuis les conversations de salons, ça m’ennuie éperdument (bien que, paradoxalement, en société on me trouve toujours “très sociable et sympathique”, si ce n’est pas un comble ! c’est surtout je crois parce qu’il y a tout un tas de choses dont je me fiche éperdument, que je ne vois aucun enjeu d’aucune sorte dans ce genre de situations et que les “gens” en société, vous trouve toujours très sympathique et intelligent lorsque simplement vous les écouter parler : ce que je borne la plupart du temps à faire en ce cas, je sais même sourire (fort, hein ?) — bref, vu que je m’en fous et n’ai aucune envie de me faire comprendre auprès de n’importe qui, je donne très bien le change…)
    Ensuite, sur un autre plan, j’ai des amis rares et précieux (c’est toujours rares les amis, ça tient toujours pour moi du “merveilleux” que même ça puisse arriver les amis…) et eux aussi je les fuis chroniquement, je n’ai pas toujours envie de les voir, je manque souvent de temps et … sur la discussion : je n’ai pas toujours envie de discuter, je ne discute pas toujours avec profit, il y a de longues périodes lors desquelles je n’ai pas du tout envie de parler. Et même avec Marcel, avec lequel, bien entendu je discute beaucoup* et avec qui les discussions m’“apportent” beaucoup et peuvent parfois aussi permettre d’avancer dans la mesure aussi où l’on a pas besoin d’expliciter à tout instant tel ou tel point (ce qui peut aussi passer pour un inconvénient, je vois bien), je n’ai pas toujours envie de parler, il y a des périodes où je ne fuis rien plus que la discussion… parce que je crains que cela ne fige en une certaine voie une question quand je suis en train de chercher une voie qui me paraît plus fructueuse mais que je ne suis pas encore en mesure de dire, dont j’ai seulement quelque chose comme l’“intuition” mais que je n’ai pas encore véritablement pensée…
    [*Oui, je sais deux personnes qui font de la philo vivants ensemble ça fait toujours rigoler les gens ou plutôt la plupart du temps on a droit, avec un air compatissant, à des : « Ah ben ça doit être rigolo chez vous les dîners » (pour dire : « bonjour la prise de tête ! ») — ben oui, c’est vrai, j’aime autant dire que ce n’est pas triste, d’autant que même si nous avons, sur des choses fondamentales, des points d’accords et des partis-pris communs, il arrive très souvent que nous ne soyons pas “d’accord” et les discussions sont plus que rudes, parce que nous connaissons bien aussi les présupposés de chacun et les “chemins” de ses positions, par où ou en vertu de quoi telle ou telle chose est tenue — puis faut dire aussi, j’aime bien casser la vaisselle, il paraît que j’ai toujours l’air très contente de le faire ;-)…]

    J’ai énormément énormément pratiqué la discussion étant plus “jeune”, il faut bien dire qu’elle n’a d’intérêt qu’avec des personnes choisies, qui ne tirent pas tout d’elle mais, en réalité, pour lesquels celle-ci est aussi en quelque sorte l’occasion d’autre chose, pour lesquelles, en fait, l’essentiel se passe “ailleurs” (précisément et paradoxalement pour que la discussion puisse être intéressante et profitable). Je pense que la pratique de la discussion est formatrice, je pense qu’elle est aussi parfois nécessaire (au sens ici où cela relève d’un “besoin” : besoin de mettre sa pensée, ce que l’on a compris à l’épreuve de la discussion, etc.), mais c’est en réalité la plupart du temps un pis-aller : procratination ( ?) parce que l’on est dans un moment où l’on ne peut faire autre chose, qu’on en a aussi besoin pour pouvoir de nouveau faire autre chose, au mieux, elle est “stimulant”, “coup de fouet”, quelque chose qui ramène à autre chose qu’elle, peut aussi servir à le susciter parfois.
    Plus précisément encore, en “vieillissant”, je constate de plus en plus à quel point les profits de la discussion sont la plupart du temps complètement extérieurs à elle : il est très très rare que l’on trouve véritablement quelque chose de nouveau en discutant, la plupart du temps, au mieux, cela permet de clarifier une position par la confrontation avec la position d’autrui et le dialogue, parce que l’on est obligé de l’énoncer le plus clairement possible, d’énoncer une pensée en discours.

    [Et je ne crois pas à l’« indicible » du penser : ce que l’on ne parvient pas à dire, c’est que ce n’est pas encore tout à fait parvenu à la pensée, qu’on ne le comprends pas encore totalement. Après, je suis aussi absolument convaincue qu’il y a certaines choses que l’on ne peut pas dire indifféremment de telle ou telle manière sans en altérer profondément le sens, le réduire, dire autre chose, il y a des choses que l’on ne peut simplifier à l’extrême : je veux dire par là que l’incompréhension immédiate d’autrui n’est pas un critère — il y a des choses qu’on ne peut prétendre comprendre immédiatement, c’est bien normal selon ce dont on parle, la question est alors de savoir si l’on veut faire cet effort et si cela a du sens une fois qu’on a fait l’effort de comprendre ; le critère est dont celui d’un moi exigeant et qui accorde tout de même qu’il faut parfois faire quelque effort et que tout ne peut être aussi immédiatement saisi que les “infos” qui circulent dans le discours phatique.]
    Profit ou même “trouvaille” plutôt à l’extérieur disais-je : une discussion est “réussie” selon moi lorsqu’elle nous a ouvert l’accès à certaines choses, pose certaines voies de recherche, dégage un terrain pour une compréhension ultérieure : quand elle donne l’envie et l’accès d’une compréhension à des choses que nous n’aurions peut-être pas vue sans elle ou d’un côté selon lequel nous n’aurions pas cherché, compréhension, lente assimilation qui se fait toujours, toujours — qu’on le prenne comme on veut — seul.

    Le truc c’est que, sur les blogs comme dans la “vraie vie” justement, c’est tout de même vrai que c’est un peu la grande loterie : on peut tomber (et je reconnais que j’ai eu de la chance là-dessus) sur des interlocuteurs intéressants, c'est-à-dire aussi qui se “tiennent d’eux-mêmes”, comme sur le dernier des pinioufs — et comme partout aussi, les gens “intéressants” sont en réalité rare… Tu me diras, il est simple de faire le partage en ne répondant qu’à ce qui nous semble digne d’être pris en considération et donc de réponse. Oui, mais là (pour des raisons un peu obscures chez moi peut-être, je le reconnais bien volontiers), j’ai souvent du mal… Peur de blesser, de mettre à l’écart sans que cela puisse être compris autrement que par des raisons affectives : c’est ici que les trucs “chiants” dont tu énonçais l’absence comme avantage des blogs sur d’autres modes de discours me rattrapent et même font plus que me rattraper puisque, dans la “vraie vie”, je fais tout pour ne pas être confrontée à ce genre de choses ou plutôt, curieusement, ça me gêne beaucoup, beaucoup moins d’avoir une ligne de conduite très claire là-dessus… Je ne sais pas, peut-être cela vient-il de ce que je “sacralise” un peu trop l’écrit…

    - Bon après, un point qui relève de quelque chose que je sais être franchement un peu “taré” chez moi : je suis extrêmement obsessionnelle mais aussi très “perméable” et “affectable” par certaines choses. Il y a peu, pour moi, de paroles en l’air (là, je vois bien en quoi ça frôle le pathologique…) : je prends toujours (presque) tout de plein fouet et, plus encore, les “voix” manifestées dans certaines discussions (comme celles de certains ouvrages) me hantent encore longtemps après, je les entends longtemps après. Ca a ses bons côtés, ça n’est pourtant pas non plus sans danger : il y a risque de dispersion, de diversion, on ne peut pas à toutes les périodes prendre ce risque — ou plutôt, moi je ne peux pas.
    Puis il faut aussi dire que je crois qu’on ne peut pas tout faire ni s’intéresser à tout, pour ce qui est de la philo, je crois aussi que des lignes de cheminement se dessinent nécessairement au fur et à mesure — et il faut qu’elles se dessinent avec tout ce que cela peut peut-être avoir d’arbitraire (mais je crois que ce n’est pas un “arbitraire” de même nature que celui du libre arbitre ou illusion d’indétermination) — : on ne peut prendre tous les problèmes à bras le corps, sinon cela veut dire en réalité que l’on en a aucun, qu’on n’en assume aucun. Comme dit l’autre (encore un ;-) !), d’une manière ou d’une autre, il faut se déterminer et tout chose n’est qu’en étant déterminée. Une autre attitude n’est en réalité pas sérieuse, ni fructueuse — elle en est d’ailleurs en réalité complètement illusoire. Il faut dire aussi que je considère qu’il y a certaines choses qui sont de faux problèmes, c'est-à-dire en fait des problèmes réglés pour moi de manière que je juge satisfaisante (et que j’ai la “prétention” de ne pas tenir pour seulement subjective), ça ne m’intéresse pas du tout d’en discuter parce que, le faisant, je vois bien que cela prend des airs de mouvement qui consiste à “convaincre” ou à déverser quelques “choses” dogmatiques et toutes faites — quand je pense en réalité que cela relève toujours d’un long cheminement, qui demande bien plus de temps que celui de quelques échanges sur un blog (ou ailleurs), encore une fois, une longue, patiente et laborieuse assimilation qui se fait seul. Au mieux en ce cas, il faudrait se borner à quelques remarques et peut-être, pour être pleinement “généreux”, une biblio, des pistes pour que la personne puisse elle-même s’assurer un chemin. C’est surtout toujours par cette voie que, personnellement, certaines personnes m’ont beaucoup apporté : non pas en prétendant me livrer un truc tout fait (parce qu’alors, cela change de nature), mais en me donnant quelques éléments pour que je puisse moi-même assumer un certain chemin.
    [Pour tout dire, à cet égard, je suis là véritablement “puriste” : je ne crois jamais, jamais, ne considère jamais comme mien ou comme acquis quelque chose que je n’aurais pas conquis de moi-même mais pour lesquelles on me livrerait quelques affirmations toutes faites sur ce qu’il faut en penser (euh bien sûr, ça dépend quoi, pour des choses qui importent je veux dire, pour les trucs genre heure de ma naissance ou nombre de mille-pattes dans les forêts boliviennes, je crois les gens les mieux à même de livrer des “informations” fiables sur ce genre de choses bien sûr ! Mais ce n’est là que du “factuel”, il n’y a rien là à comprendre…), quelle que soit l’autorité ou l’estime que je porte à qui parle. Ainsi toute sérieuse que je crois être, j’ai toujours été, comme étudiante, quelqu’un qui “sèche” beaucoup, n’a jamais été très assidue en cours : tout juste si je ne place pas la fainéantise du côté du fait d’aller poser son cul sur une chaise pour aller écouter parler quelqu’un de quelque chose de que je n’ai pas d’abord lu (si j’ai lu, c’est différent, je me dis que je suis bien plus en mesure d’en “entendre” véritablement quelque chose et que je suis donc beaucoup moins “passive”) quand le sérieux consiste bien plutôt . J’allais en cours surtout quand j’étais fatiguée ou que, pour une raison ou une autre, je n’avais pas envie de travailler (or comme dit l’autre travailler sans plaisir est « vulgaire »…). Les cours, c’est plutôt “diversion”, ça peut aussi être “occasion”, mais tout comme la discussion, on ne peut le savoir à l’avance, c’est sûr. Et encore ici, cours ou discussion, c’est un peu pareil : ça n’a d’intérêt que pour ce que ça peut, peut-être, permettre.]

    - Enfin, sur le fait que la possibilité est donnée sur les blogs de relever les grossièretés et conneries relayées par-ci par-là… pourquoi pas ? ce peut même être amusant, mais, finalement… pour quoi faire et selon quelle “disposition” ? Qu’est-ce qu’on cherche alors ? Je crois qu’il importe d’être bien clair avec soi sur cela.

    Donc, tout ça pour dire (version résumée ;-)) : je suis en partie d’accord avec ce que tu écris ici sur le blogging, seulement, restrictions qui concernent d’une part des problèmes que je me pose régulièrement à propos de la discussion en général, et d’autre part — et là c’est particulier au blogging — : s’il est vrai qu’on ne discute pas de n’importe quoi ni en réalité non plus avec n’importe qui, que fait-on en bloggant sur des choses “sérieuses” quand on a pas d’abord immédiatement affaire à des amis, qu’on ne bloggue pas non plus en position de prof, de prophète ou de redresseurs de torts… quel statut des échanges ? Et y voir un profit ne repose-t-il pas toujours déjà sur le fait de vouloir discuter avec des gens que l’on ne connait pas et avec lesquels c’est toujours finalement un hasard et une chance si cela peut être véritablement intéressant (ce que je ne nie pas, pour l’avoir expérimenté) — bref, en tous les cas, de vouloir discuter (ouais, je sais, je suis dans une sale période d’asociabilité en ce moment, ça passera comme toujours, mais je ne suis jamais sûre que ce soit vraiment nécessairement toujours une bonne chose que ça passe, il y a aussi quelque chose de la nature de la fuite, du “divertissement”, de faire diversion par rapport à la tâche bien plus rude et bien plus éprouvante qui est de se mettre devant une feuille blanche et tâcher d’écrire quelque chose qui vaille relativement à des choses bien plus exigeantes et des problèmes auxquels il est bien plus éprouvant de se confronter … Telle est la question que je soulève… Je suis un peu “moraliste” moi aussi, hein) ?
    Enfin, je crois que pour jouir pleinement des avantages que tu énonces ici à propos des échanges sur les blogs par rapport à d’autres (même si j’avoue pour ma part que je suis tellement naïve que sur les infos que les personnes me donnent concernant leur “identité”, je crois d’abord tout ce qu’on me dit — jusqu’à ce que je m’aperçoive effectivement que certaines choses sont peu vraisemblables. Cela dit, c’est vrai aussi que je m’en fiche un peu puisque, comme tu l’as dit Scheiro, ce n’est pas tellement ce qui compte…), pour garder une certaine “liberté de parole”, il faut savoir écarter aussi un certain nombre d’enjeux affectifs qui finissent par s’imposer (comment machin ou truc va comprendre cela, le fait que machin prenne tel discours comme “ralliement” à truc — ce qui est reconduction des “parasitages” extérieurs que le statut des blogs devraient conjurer —, il faut “défendre” truc ou machin contre bidule et ce au détriment des discours, etc., etc.), ce par quoi je me suis laissée un peu débordée et contaminée et qui a participé à faire perdre un “ton” du blog que j’aimais bien (et je le regrette)…

    Voilà, encore une réponse très très longue, pardon Scheiro, j’espère au moins que cela répond un peu (j’espère même que cela réponde un peu plus avant à ce qu’écrivait par ailleurs BBL en réalité ;-)) à ce que tu écris ici…

    Très bonne journée à toutes et tous :-D !

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  64. Encore une fois il y a pas mal de choses que je partage avec toi, Albertine, et ceci aussi sur le plan personnel, la ligne de conduite au quotidien: les "discutes" que tu peux avoir avec Marcel, sont à peu près celles que j'ai avec BBL; le mode de rapports avec un entourage restreint; le fait d'apparaître comme "très sociable", car, comme toi, je me fous de ce que les gens peuvent raconter - à 99% les "conversations" consistent à raconter ce que tout le monde sait déjà; et pas mal de choses encore, comme l'idée qu'une idée, pour qu'elle nous appartienne vraiment, doit avoir été longuement réfléchie et examinée sous diverses angles et qu'elle doit avoir pour base une intuition personnelle plutôt qu'être une révélation faite par un tiers.

    Je pense que globalement on s'entend sur le fond, Alnertine, c'est à dire que de larges pans de nos mondes référentiels se recoupent.

    Et pour me limiter seulement à ce que tu dis en dernier, je crois que tu abordes, ici, une question qui est très difficile à résoudre et que tu fais bien de souligner: c'est que, contre notre volonté initiale, celle d'être indépendant, de vouloir conserver "une certaine “liberté de parole”", nous sommes happé par une communauté qui s'est construite au fil du temps sur des échanges plein d'amabilités, et, qui, au bout du compte, nous contraint à dire où à ne pas dire des choses que l'on aurait bien aimé dire, si, justement cette communauté n'était pas construite, c'est à dire si untel ou unetelle n'existait pas dans notre blogroll. Et, ça, ça va à l'encontre de notre liberté de parole : c'est vraiment l'aspect le plus contraignant d'un blog.

    Prenons un exemple. Après tout ce que j'ai dis sur les lecteurs de mangas, critique qui visaient indirectement L. - ce qui ne veux rien dire en réalité, parce qu'il n'y a pas plus de lecteurs de mangas qu'il n'y a d'humanité - il m'est, quand même, plus difficile ensuite de commenter sur un blog comme celui de F. qui, lui, dessine des mangas...

    Je crois qu'il ne faudrait pas tenir compte de cette aspect des choses et se dire que si quelqu'un s'est senti offensé, ou si simplement il n'est pas d'accord, il a toujours la possibilité de se défendre et de le faire savoir, puisque, contrairement à une conversation de salon qui prend fin à un moment, avec des interlocuteurs qui se dispersent, un blog est un carrefour de discussion ouvert 24/24h et pour, peut-être, des années - même s'il arrive que ce carrefour disparaisse [cf. Cloudy Days, Flybird x 2 ou Les Délires ;-)] Il faut se dire qu'un blogger est un adulte - plus aucun mineur dans ma blogroll depuis quelques jours: Evret vient d'avoir 18 ans - et, qu'une fois entré sur le terrain du droit de réponse, il doit pouvoir s'en sortir avec qqs bons arguments... si ces arguments sont valables, bien évidemment!

    Voilà, Albertine, je pense que Puuluki, pourra commenter sans modération même si là encore je n'ai pas suivit les recommandations de concision qu'elle indique plus haut. Un avis que je partage, sauf exception: une femme, un philosophe, un psychanalyste, un anthropologue, un philologue, un linguiste, un sémiologues, un sociologue - mais un vrai, par un de ces charlatans qui traînent habituellement sur la toile - et un tas de bloggers à qui il faut un peu de place pour développer autre chose que de simples salutations avec échanges comparatifs des tarifs d'un MacDo entre Vladivostok et Valparaiso.

    INFO: Le dernier Magazine Littéraire, que BBL vient d'acheter, est consacré à Claude Lévi-Strauss.

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  65. Albertine! MDR! PARLE! Avoue lol

    où es ton blog?

    Je veux savoir!

    ... >:D

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  66. Je crois qu'il va falloir passer la Toile au peigne fin, Puuluki, mais en agissant méthodiquement on doit pouvoir découvrir l'endroit d'où Albertine harangue les foules en se dissimulant pour nous ,-)

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  67. Oui, mais si Google ne trouve pas la blog d'Albertine, nous ne le trouverons jamais :D ah ah ah

    allez Albertine, aide-nous

    http://www.google.com/addurl/?hl=fr

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  68. Merci beaucoup Scheiro pour cette nouvelle réponse et merci aussi pour l'info sur le Magazine Littéraire !
    (Vous l'avez lu : qu'est-ce que ça vaut ?)

    Hé hé Puulu, Scheiro, quel blog :p ?

    Je n'ai aucun blog ouvert !

    (Mais je reconnais que vous êtes assez convaincants...)

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  69. (Euh en réalité j'ai seulement stocké des bouts rescapés des "Délires"...)

    Bonne soirée !

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  70. Cache google

    si jamais tu veux tout supprimer (ou récupérer)

    retirer url google

    Bonne journée everybody lol

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  71. Bonjour Scheiro,

    Je voulais simplement ajouter que j'avoue être quelque peu soulagée que tu souscrive à cela que ces histoires de "communauté" sont, dans le même temps qu'elles peuvent avoir leur côté "sympathique", un problème. C'est particulièrement ce qui me déplaît sur les blogs et ce par quoi je crois m'être faite "avoir" : le côté "Village people*" avec les commérages, les bagarres, les "clans", les gnagnagnas, bref, encore une fois tout ce que l'on peut par ailleurs éviter plus ou moins dans la "vraie vie" et que les blogs, comme tu l'as souligné, devraient par d'autres aspects conjurer...
    Mais je trouve la "solution" et la conduite que tu prônes très bonne.
    (D'ailleurs, pour ce qui est de F. en passant, je ne crois vraiment vraiment pas qu'il se formalise de ce genre de choses que tu soulèves... Ça ne saurait poser problème).

    Très bonne journée Scheiro :-D !

    *L'expression "Village people" vient de Marcel qui se moque beaucoup de moi et me traîte de "villageoise"... Qui a dit que ce n'était pas rigolo et instructif les "discutes" (très jolie expression aussi ;-)) ?

    @Puuluki : Merci ;-D !

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  72. Bigre, j'ai survolé Galien. Comment ai-je pu croire un seul instant que Galien n'entendait que la tempérance ! Mon dieu. Ensuite, sorry, il faut que je corrige, une telle erreur, un tel empressement est impardonnable, de moi-même par moi-même. Le lien entre médecine et philosophie est d'ailleurs évident, rien d'exceptionnel là-dedans, à peine un infime début. Mais là n'est qu'un début, je me pardonne donc un peu. Bien que. Je ne sais pas. À bientôt, sans doute, je ne sais pas.

    Mon dieu, non, raconter autant de conneries... il faut donc arrêter. Heureuse conclusion !

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  73. Enfin, si c'est un début, pas une fin. Je ne pense pas pouvoir aller plus loin, en fait. Je n'irai pas plus loin d'ailleurs. Mieux vaut, comme dirait la sagesse populaire, commencer par le début, enfin, le vrai, chimie, bio, tout ça. Et elle a raison pour moi. Enfin, heureuse conclusion. Sorry encore...

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  74. Bon, j'espère que vous me laisserez le temps de répondre avant de supprimer votre commentaire, chère QM. Je n'ai pas pris le soin de relire les différents discours qui s'alignent au dessus de ce texte. J'ai été surpris par le nombre de réponses et le poids des commentaires. J'avais totalement oublié que les échanges sur ce blog étaient si conséquents. J'espère que tout ceci vous sera de la plus grande utilité quant vos réflexions philosophico-médicales QM, mais je me demande surtout si vous n'éprouvez pas quelque sentiments nostalgiques au regard de cette époque bloggosphérique maintenant largement révolue ?
    Bien à vous, chère QM :)

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  75. Mmh. Non, plus nostalgique. Surtout quand je comprends que je suis encore très puérile, donc, pour pouvoir vous écrire, répondre quelque chose qui se tienne, je devrais y passer ma vie. Fort logiquement, tout sentiment nostalgique s'en est allé.

    J'espère que vous m'excuserez ces messages, éventuellement, pourriez-vous les effacer ? je suis à mes yeux fort pitoyable avec un peu de recul.

    Bien à vous, cher Yves.

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