Sunday, September 21, 2008

Journalisme

Most rock journalism is people who can't write, interviewing people who can't talk, for people who can't read.
Frank Zappa, American composer and rock musician [1940-1993]
Je pense que cette remarque ne s'adresse pas simplement aux journalistes spécialisés dans la musique rock, mais à la majeure partie de cette profession. Une profession qui compte quelques membres honorables, mais surtout composée d'un ramassis de bons à rien. La situation actuelle n'est peut-être pas nouvelle, et la proportion de vauriens certainement pas différente par rapport à d'autres professions, comme les plombiers ou les médecins; mais une chose est sûre, c'est que, dans l'ensemble, ça ne vole pas haut.

Par ailleurs, s'il avait vécu un peu plus longtemps, je me demande ce que F.Z. aurait dit au sujet du blogging, et s'il aurait utilisé ce canal pour réaliser un podcast... on peut toujours rêver...

Oui, je sais, Jean-Louis a raison : cette dernière réflexion est vraiment puérile, ainsi que mon post précédent. Mais, que voulez-vous, j'arrive à l'âge auquel, intellectuellement, on ne progresse plus. Aussi, comme une balle projetée très haut vers le ciel, qui ne peut rester scotchée en l'air, je sens que la chute s'amorce. Sur le déclin, je me laisse aller. Retourné à demi, vers la lunette arrière, un coude appuyé sur le dossier du siège passager, je fonce... en marche arrière. Retour express vers le monde enchanté de l'adolescence insouciante, l'époque où rien, pas même la vie, n'avait une quelconque importance. Too fast too live, to young to die.

4 comments:

  1. Là Scheiro, vous touchez un point sensible. Je vous avais demandé : pourquoi blogue-t-on? Je crois que vous venez en partie d'y répondre. En partie seulement, j'espère.
    Sur les journalistes, je pense qu'à votre habitude vous êtes excessif, j'en ai approché (accidentellement), de remarquables. Et d'autres part, cette profession accueille nombre de chroniqueurs, commentateurs, reporters, de valeur. La citation pourrait par contre s'appliquer à merveille à la plupart de ceux qui sont spécialisés dans un "genre", ainsi qu'aux publics assortis, mais là encore, on trouve des individus qui méritent largement mieux que les bornes assignées par la nécessité de gagner sa croûte.
    Je vous remercie de ce lien. À bientôt.

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  2. La différence entre blogueur et journalisme fait toujours débat à ce que je vois...

    Sur le principe, on voit tous la différence : le journaliste mène des enquêtes de fond, vérifie l'info, traduit des faits, avec la rigueur que lui impose son métier.

    Le blogueur est plus libre, raconte ses propres histoire, comme au café du commerce.

    Il n'empêche que, parfois, certaines personnes du café du commerce sont plus censées que ceux du salon de thé...

    Tizel

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  3. Je ne sais pas trop ce qui peut vous satisfaire dans ce qui est écrit ici, Jean-Louis. Mais peut-être que vous voyez dans le blog un outil de publication qui permet de se placer sur le terrain du journalisme: le un vers plusieurs. Chose qui, jusqu'à l'avènement du blogging, était impossible pour le citoyen ordinaire, sauf à voir son message choisi pour figurer dans la rubrique "Courrier des lecteurs".
    C'est vrai, je suis excessif. Il y a quelques bons journalistes et il est possible de lire d'excellents articles pour peu qu'on se donnent la peine de fouiller les journaux en ligne. Pour s'en convaincre, il suffit de reprendre qqs traductions d'articles d'Anna Politkovskaïa, par exemple. Sans parler des prix Nobel de littérature qui furent aussi des journalistes, nous sommes d'accord. Mais sans aller si loin, je trouve que Delphine Minoui ou que Corine Lesne se débrouillent très bien; et en y réfléchissant bien, je devais pouvoir en citer d'autres.

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  4. Comme tu le dis, Tizel, c'est en théorie que le journaliste travaille avec rigueur. Et dans le cas que tu exposes, ici, il ne s'agit que de journalisme d'investigation, alors qu'il y a un tas d'autres domaines dans lequel se pratique le journalisme, tels que la critique littéraire, cinémato., musicale, ou le journalisme sportif, scientifique, etc. Dans quelques cas, le journaliste peut se retrouver en concurrence avec un blogger non-journaliste tel un expert, un universitaire [ie. sociologue ou médecin].
    Mais pour moi, il s'agit de deux fonctions différentes, surtout parce qu'un journaliste est, en théorie [voir affaire Val/Siné], contrôlé a priori - avant publication - par un rédacteur en chef, ce qui n'est pas le cas pour un blogger que personne ne contrôle, mais dont les écrits peuvent être évalués a posteriori. On retrouve le même débat au sujet de Wikipedia vs. encyclopédies avec comité de rédaction.

    Mais mon propo, Tizel, ne concerne pas l'antagonisme journaliste vs. blogger; il vise le manque de déontologie des premiers à qui, certes, on peut trouver des excuses: rentabilité/concurrence effrénée. N'empêche que, si l'on se base sur les gds quotidiens fr. pour dire que les journalistes ne font pas leur boulot et qu'on compare ça sur une période qui couvre les 50 dernières années, on va vite se rendre compte du marasme cul-culturel dans laquelle barbotte l'ensemble de la profession aujourd'hui. Evidement comme le dit Jean-Louis, certains font exception.

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