Tuesday, October 7, 2008

Economie réelle

Les dirigeants politiques ont tort d'opposer les intérêts des citoyens ordinaires à ceux de Wall Street. Car l'évolution des marchés monétaires finit toujours par affecter l'économie réelle. Les entreprises, qui doivent payer des taux d'intérêt plus élevés, craignent d'être purement et simplement privées de crédit. Elles aussi mettent donc de l'argent de côté. Elles repoussent le lancement de nouveaux produits, renoncent à construire des usines, se séparent des services non rentables, réduisent les coûts et suppriment des emplois. Les consommateurs souffriront donc eux aussi. Le taux de chômage augmentera. Si les marchés de crédit fonctionnent correctement, les économies des pays riches ralentiront tant que la bulle financière n'aura pas fini d'exploser. S'ils s'étouffent, ce ralentissement pourrait se transformer en récession.
The Economist

6 comments:

  1. C'est un raisonnement correct, mais si le système financier mondial peut-être corrigé à la faveur de la crise, ce sera pourtant sous la pression de la colère des gens ordinaires…

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  2. Que les gens ordinaires fassent pressions c'est normal, surtout que dans la plus part des pays de l'OCDE, les gens ordinaires aiment boursicoter. Il n'y a qu'en France où la bourse est associée, sur le plan de la representation imaginaire, aux gros capitalistes en haut de forme et redingotes qui fument des gros montechristos. Il ne faut pas perdre de vue non plus que les gens ordinaires ont largement participé aux magouilles des subprimes en contractants des dettes sans être sûr de pouvoir les payer et en s'endettant un peu plus pour payer des intérêts qu'ils ne pouvaient déjà pas rembourser. Alors oui, les gens ordinaires sont en colère. Les banques sont responsables: elles auraient du s'en tenir à leur vieilles habitudes: NE PRÊTER qu'aux RICHES !

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  3. Heu, les petits porteurs français appartiennent à toutes les couches sociales (enfin, aisées à moyennes), et la crise du crédit n'a pas eu lieu en France…

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  4. C'est vrai, Jean-Louis mais l'article fait référence à Wall Sreet et c'est c'est la situation US que j'avais en tête en vous répondant. Mais il ne faudrait pas oublier non plus que la plupart des banques françaises sont engagés sur le territoire des Etats Unis et possèdent en sous-main un tas de banques outre atlantiques. Cf. Dexia sous pression à cause de sa filiale américaine FSA.

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  5. Crédit Agricole. La filiale de banque d'investissement Calyon a été lourdement frappée par la crise, au point de supprimer 500 emplois dans le monde et de réorienter ses activités vers les segments de marché moins risqués. Ses déboires ont valu 6,5 milliards de pertes et 8,6 milliards de dépréciations à sa maison-mère.

    Dexia. La banque d'Axel Miller est victime des déboires de FSA, sa filiale américaine de rehausseur de crédit, qui a lourdement impacté ses résultats du deuxième trimestre (-32%, à 532 millions d'euros). Dexia a d'ailleurs annoncé le recentrage de FSA sur son coeur de métier, les crédits aux collectivités.

    Natixis. Introduit en Bourse à 19,55 euros il y a trois ans, le titre vaut aujourd'hui dix fois moins. La filiale des groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire, qui viennent de réinvestir à l'occasion d'une augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros, a perdu 950 millions au premier semestre. Elle va supprimer 800 emplois et réorienter son activité sur des segments moins risqués.

    Société Générale. Alors que, en septembre 2007, Daniel Bouton évaluait dans Challenges l'impact de la crise à 100 à 200 millions d'euros, la banque de la Défense a procédé à 4,9 milliards d'euros de dépréciations en un an, auxquelles il faut ajouter des pertes du même ordre dues aux fraudes présumées du trader Jérôme Kerviel. Daniel Bouton, lui, a abandonné la direction générale à Frédéric Oudéa après avoir mené une recapitalisation de 5,5 milliards.

    BNP Paribas. Si elle a dû fermer trois fonds en catastrophe à l'été 2007, BNP est restée performante, car moins exposée aux produits "subprime". Elle a maintenu un bénéfice de 1,5 milliard au deuxième trimestre, avec une BFI constamment dans le vert depuis un an. Ses dépréciations liées aux produits toxiques se sont limitées à 2,4 milliards d'euros.

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  6. Bon, de toute façon je ne disais pas non plus que les banques françaises étaient innocentes. On se doutait bien que par le jeu des filiales, ou des échanges, ou encore de certains de leurs fonds de placements, elles avaient goûté aux subprimes…

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