Tuesday, December 9, 2008

Le bouffon

Le feu prit un jour dans les coulisses d'un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On crut à un mot plaisant et l'on applaudit ; il répéta, les applaudissements redoublèrent. C'est ainsi, je pense, que le monde périra dans l’allégresse générale des gens spirituels persuadés qu’il s’agit d’une plaisanterie.

Søren Kierkegaard, Œuvres complètes, 1843

17 comments:

  1. Pour que notre vigilance reste intacte, encore faudrait-il ne pas tirer la sonnette d'alarme jusqu'à la casser, comme le font les écologistes millénaristes avec leur idéologie - officielle - du réchauffagisme...

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  2. J'aime bien cette petite citation de Kierkegaard. D'ailleurs j'ai souvent remarqué que dans la vie, les catastrophes arrivent le plus souvent par là où on ne les attend pas. Comme l'invasion des allemands en 1939 par exemple.

    La remarque de Criticus est assez semblable à ce qu'on qu'on trouve dans les réactions du blog de l'hebdo "Valeurs Actuelles" qui m'a servi de terrain de jeux à une certaine époque.
    Le fait d'utiliser des mots comme "idéologie" pour parler de faits mesurables en dit généralement assez long sur l'intention d'un commentateur.
    Sur un plan tout autre cela me rappelle la complète négation de la réalité qui composait la trame des décisions américaines pour la poursuite et l'intensification de la guerre au Vietnam. Tout cela a été analysé avec brio par Hannah Arendt dans le premier chapitre Le mensonge en politique de son ouvrage Du mensonge à la violence

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  3. @ Antony

    « Le fait d'utiliser des mots comme "idéologie" pour parler de faits mesurables en dit généralement assez long sur l'intention d'un commentateur. »

    Le fait de nier que des experts du GIEC en ont claqué la porte parce qu'ils ne sont pas d'accord avec la théorie - c'est une théorie, il n'y a aucune loi scientifique - selon laquelle le réchauffement climatique serait d'origine anthropique en dit encore plus long sur le conformisme du commentateur.

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  4. @ Criticus : de quel conformisme et de quel commentateur parlez-vous ? Si c'est moi, indiquez où j'aurais nié que "des experts du GIEC en ont claqué la porte" comme vous le mentionnez.
    De toute façon j'ai déjà rencontré ce genre de débat avec des gens niant purement et simplement l'origine humaine du changement climatique. Maintenant, il faudra trouver une argumentation un peu plus sérieuse que : "des experts ont claqué la porte", la question est quelque peu plus difficile.
    Mais à titre personnel, je n'ai rien à gagner à ce que le climat se réchauffe, je n'ai aucun fond de commerce basé sur cette question, aucune idéologie non plus, ce qui ne semble pas être le cas de tout le monde !

    Et j'ai ce point commun avec Scheiro : face à un discours, je décortique et je laisse rarement passer les affirmations gratuites.

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  5. Si, vous le niez puisque vous laissez entendre que le réchauffement climatique est d'origine anthropique (alors que vous n'en savez rien) et que ceux qui pensent le contraire sont des idéologues. Pour ma part, je me contente d'être sceptique, et écouter des scientifiques qui sont, contrairement à vous, des experts du climat, ne fait pas de moi un négationniste de quoi que ce soit...

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  6. "Si, vous le niez puisque vous laissez entendre que le réchauffement climatique est d'origine anthropique"

    Donc si je suis d'un point de vue de la logique formelle votre raisonnement, le fait de ne pas prendre partie en faveur des experts du GIEC qui en ont claqué la porte équivaudrait à nier que ces experts en ont claqué la porte !

    Désolé, un enfant de cinq ans découvrira votre sophisme.

    Vous dites que je ne suis pas expert du climat, comment le savez-vous donc ? Mais bingo, vous aviez une chance sur deux et vous êtes tombé juste sur ce point. Néanmoins, tout votre discours me semble être un prise de partie en fonction de la position qui vous arrange. A mes yeux cela à la même valeur qu'un tirage au sort

    Vous dites :

    "je me contente d'être sceptique, et écouter des scientifiques qui sont, contrairement à vous, des experts du climat"

    Mais le scepticisme consisterait justement à écouter les experts des deux camps.

    Quant à l'idéologie, c'est bien vous qui en avez parlé dans votre premier commentaire il me semble.

    Bref, vous ne me semblez pas d'un meilleur niveau que le "fameux" Nicolas et autres gauchistes satisfaits que vous critiquez, et Scheiro pourrait tout aussi bien vous mettre dans cette catégorie très suggestive qu'il a inventé : lustukru.

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  7. @ Antony

    « Vous dites que je ne suis pas expert du climat, comment le savez-vous donc ? Mais bingo, vous aviez une chance sur deux et vous êtes tombé juste sur ce point. »

    J'avais bien plus d'une chance sur deux : il n'y a pas 50 % de climatologues dans la population.

    Je vous renvoie donc le compliment que vous m'envoyâtes : « Désolé, un enfant de cinq ans découvrira votre sophisme. » Bon, ça c'était pour l'illogisme de ce qui vous tient lieu de raisonnement.

    « Mais le scepticisme consisterait justement à écouter les experts des deux camps. »

    J'écoute les deux, vous n'en écoutez qu'un (le dominant) pour accuser l'autre de visées idéologiques (dont je ne vois pas bien pourquoi le premier, dominant, en serait nécessairement exempt...).

    « Bref, vous ne me semblez pas d'un meilleur niveau que le "fameux" Nicolas et autres gauchistes satisfaits que vous critiquez, et Scheiro pourrait tout aussi bien vous mettre dans cette catégorie très suggestive qu'il a inventé : lustukru. »

    Si vous lisiez mon blog, vous ne changeriez probablement pas d'avis sur moi, mais je m'assieds sur votre avis me concernant. En revanche, vous verriez les commentaires de Scheiro, qui ne me met dans aucune catégorie, fût-elle suggestive. Trois coups dans l'eau.

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  8. Sans être spécialiste, il se pourrait bien cependant que je me sois intéressé de près à cette question du changement climatique.

    Mais comme je le disais, une telle question ne peut être traitée ainsi à la légère, c'est d'un ridicule achevée.

    Vous concluez : "trois coup dans l'eau".
    C'est la seule chose qui me semble pertinente en effet.
    J'ai juste tenté de vous montrer les faiblesses internes à votre discours mais puisque vous pensez vous en sortir par quelques pirouettes rhétoriques pitoyables, grand bien vous en fasse.

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  9. Vous savez, il ne suffit pas de dire que son contradicteur a tort pour qu'il ait tort. On est là dans le domaine de l'incantation et de l'imprécation... de la rhétorique.

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  10. Quitte à vous décevoir Antony, il faut que vous compreniez que je partage l'avis de Criticus sur l'idée du réchauffement climatique qui conduirait à l'apocalypse. Vous vous souvenez peut-être de mon intervention sur le blog de Marc où j'identifiais les écologistes à des éschatologistes du IIIème millénaire. Je n'ai aucune compétence dans le domaine de la climatologie, mais je perçois dans l'analyse du discours écologiste - ce n'est pas la matière qui manque: le corpus est immense - cette dimension prophétique qui me fait penser que certains leaders politiques - comme Al Gore, par exemple - ont tout intérêt à ce que des millions d'individus adhérent à cette croyance. Une croyance qui va dans le sens des industriels du Nord qui savent qu'il faut abandonner la production, l'industrie lourde, aux pays émergents du Sud. Ces industriels ont inventé un nouveau modèle économique, du même genre que la lessive qui lave plus blanc, et qui revient à prétendre, maintenant, qu'il faut s'équiper et consommer des produits moins polluants, qui réchaufferaient moins l'atmosphère. Pourtant, l'histoire du réchauffement de la planète est un truc que personne ne peut évaluer avec précision, mais un truc auquel on nous demande - euphémisme - simplement de croire. Aussi, cette affaire de réchaufement climatique est un bon indicateur, pour les politiciens et les industriels, du taux de crédulité des occidentaux prêts à relancer leur consommation pour de nouveaux produits: adieu à la mauvaise conscience acquise à l'époque NewAge, à la fin du IIème millénaire, où l'on se vivait honteux comme les assassins de la Mère Gaia. Vive la nouvelle religion écologiste qui permet de consommer sans arrière pensée, en ayant l'air encore plus intelligent puisqu'on peut discuter des dernières technologies: climatologie, biologie moléculaire, physique nucléaire, nanotech, etc...
    Le seul geste réellement écologique, c'est de ne pas faire de gosse. C'est, même, de faire en sorte que la bio-masse humaine diminue le plus rapidement possible, en employant tous les moyens possibles, comme, par exemple, la stérilisation systématique de tous les adeptes des religions qui prônent la reproduction rapide de l'espèce.

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  11. @ Scheiro : des millénaristes eschatologiques, exactement. Lesquels ont évidemment grand intérêt à ce que l'Occident adhère à cette croyance : le marché des technologies moins émissives en CO2 représentera une manne économique considérable... Et tous les moyens sont bons pour que les Occidentaux y croient : le matraquage médiatique en faisant partie... Pour mémoire, au début des années 1970, c'était la crainte d'une nouvelle ère glaciaire qui était agitée. C'est à partir des chocs pétroliers que l'idéologie réchauffagiste est apparue. Remarquez que, si la sortie du pétrole que nous promettent les réchauffagistes peut servir à ne plus engraisser des régimes basés sur la charia, qui se servent de leurs pétrodollars pour financer le terrorisme islamique partout dans le monde, cette idéologie peut être utile... Mais je ne serai jamais dupe de sa vacuité scientifique ni de ses présupposés philosophiques.

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  12. C'est la dénomination "réchauffagistes" qui me plaît et je te renvois, Roman, au billet de Rosenzweieg sur Causeur- mais c'est aussi valable pour Antony - c'est dans la droite ligne de ce que nous avons comme opinion sur cette secte verte et apocalyptique à l'image d'une autre secte, embrigadée sous le drapeau vert, elle aussi, mais qui a parfaitement réussi son développement. Au point où il faudrait, comme tu le dit, Roman, penser à couper l'ali-mentation pour une petite cure d'amaigrissement :-)

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  13. Excellent billet, et très juste.

    Je considère pour ma part que, si nous vivons effectivement à crédit avec des ressources naturelles finies, l'accumulation de capital que permet leur exploitation permettra de trouver de nouvelles sources d'énergie une fois que les actuelles auront été épuisées, comme le dit bien Rosenzweieg. Pour considérer cela, il faut faire confiance au génie humain, ce que ne font ni les réchauffagistes, ni l'autre secte verte que la sortie du pétrole fera disparaître aussi rapidement que la Seconde Révolution industrielle, basée sur le pétrole, l'aura fait émerger.

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  14. @Scheiro : dire qu'il y a une récupération marketing de la notion de réchauffement climatique est parfaitement exact.
    Maintenant en conclure que ce serait serait une invention des industriels du nord, c'est une chose déjà assez différente et qu'il faudrait démontrer.

    Tous les industriels n'ont pas à y gagner. Anne Lauvergeon a certes présenté un jour, de retour d'une visite aux USA, le problème posé par le CO2 comme une très bonne chose pour Areva.

    Mais si cette question est complexe je crois qu'il faut toujours résister à la tentation de choisir son camp sur une problématique en ayant en vue d'autres questions, liées peut-être, mais indirectement (comme ici le fait que certains industriels rebondissent sur la menace de réchauffement).

    Dire que le problème est très complexe, c'est une certitude. C'est tout le métier des scientifiques que d'inventer modèles et méthodes pour attaquer, avec plus ou moins de réussite, la complexité.

    La où je suis parfaitement d'accord c'est sur l'argument : "Le seul geste réellement écologique, c'est de ne pas faire de gosse."
    La démographie est évidemment LE problème écologique par excellence. Hélas c'est sans doute le plus difficile à maitriser ! Quoi qu'il en soit, si on fait de l'écologie, c'est plus pour les générations futures que pour soi-même et là on rejoint Al Gore qui présente cela comme une question morale.

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  15. Je voudrais ajouter qu'il ne s'agirait d'ailleurs surtout pas pour moi de diaboliser les industriels, bien au contraire. Les solutions innovantes viennent d'eux quasiment tout le temps. C'est ensuite aux politiques et aux consommateurs d'adopter les bonnes solutions !

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  16. Il y a ça dans l'article cité :
    "Le racolage électoral par injections répétées de mauvaise conscience dans les neurones des citoyens de nos pays démocratiques est désormais pratiqué à grande échelle."

    ça ne tient pas la route !
    Pour racoler les électeurs, il faut leur promettre d'augmenter leur pouvoir d'achat. Ceux qui ne disent pas aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre courent à la catastrophe électorale : Dominique Voynet = 1,7% en mai 2007.

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  17. Oooops, je m'étais trompé d'identifiant en postant ma première réaction. Normalement je réserve mon pseudo Antony à des choses plus "poétiques". L'écolo de service c'est Marc ! :-D

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