Sunday, March 30, 2008

Un cafard s'est pendu

Albertine a eu une très bonne idée, une idée qui commence ainsi:
Hier dans ma baignoire un cafard s’est pendu

Comme, je n'ai pas envie d'écrire en ce moment, j'ai choisi de participer autrement.
Mais, je vous encourage vivement à doper votre imagination en contribuant aux délires d'Albertines, en vous associant au jeu du sonnet.

Friday, March 28, 2008

Rythme

La chose la plus importante, losrqu'on tient un blog, c'est d'écrire. Ecrire sans trop se poser de questions, puisqu'on ne peut se mettre à la place des lecteurs pour savoir, avant même d'avoir publié, comment ils recevront et interpréteront le contenu du billet. Surtout ne pas rester trop longtemps sans rien écrire, parce qu'on peut perdre la foi qu'on avait placée dans le blogging. Après une pause trop longue, le retour peut s'avérer difficile. Trop de "à quoi bon" paralysent alors l'écriture.

Poissons Rouges

Narcisse se noie dans son reflet sans jamais comprendre qu'il s'agit d'un reflet. Il prend sa propre image pour quelqu'un d'autre et cherche à l'embrasser sans penser un instant à sa sûreté. La leçon de l'histoire n'est pas que Narcisse tombe amoureux de lui-même mais que, incapable de reconnaître son propre reflet, il ne possède pas le concept de la différence entre lui-même et son environnement.
Christopher Lasch
C'est bizarre, cette citation me fait penser à pas mal de bloggers qui traînent sur les forums "philo" sans jamais rien saisir de ce qu'ils lisent. Ces malheureux tentent parfois de comprendre les philosophes, les anthropologues, les psychanalystes, les linguistes, tous ces savants qui manient des concepts, mais sans y parvenir. Ils ne savent pas qu'ils vivent dans des bocaux, ces pièges narcissisques, et, c'est normal, puisqu'ils n'en sortent jamais. D'ailleurs comment pourraient-ils en sortir puisqu'ils n'ont pas conscience d'être devenus de petits poissons rouges contemplant leurs reflets dans les vitres des aquariums dont ils sont prisonniers à jamais?

Caricature de Lasch par David Levine

Narcissisme contemporain

C'est Ulysse qui, la semaine passée, m'a parlé des ouvrages de Christopher Lasch. Ce soir, dans le Monde des Livres, une critique signée Philippe Raynaud donne une bonne idée des travaux de ce sociologue américain né en 1932 et mort en 1994.

J'ai remarqué que, d'après P. Raynaud, "Lasch n'est évidemment pas insensible aux préoccupations écologiques et au souci pour les générations futures, mais il considère que, dans le contexte du narcissisme contemporain, les mouvements qui prennent en charge ces causes concourent en fait à augmenter l'obsession de la "survie" qui est comme le double lugubre de l'euphorie narcissique."
C'est bien mon sentiment. C'est ce qui me pousse à refuser le discours des militants écolos qui jouent trop facilement sur les peurs, comme d'autres le font avec la sécurité des personnes afin de faire, le moment venu, le plein de bulletins de vote.

Guillaume Faye note que "la culture de l’individualisme compétitif dans sa décadence, a poussé la logique de l’individualisme jusqu’à l’extrême de la guerre de tous contre tous, et la poursuite du bonheur jusqu’à l’impasse d’une obsession narcissique de l’individu pour lui-même. La stratégie de la survie narcissique donne naissance à une "révolution culturelle qui reproduit les pires traits de cette même civilisation croulante qu’elle prétend critiquer (…) La personnalité autoritaire n’est plus le prototype de l’homme économique. Ce dernier a cédé la place à l’homme psychologique de notre temps - dernier avatar de l’individualisme bourgeois"".

Je crois que je vais être d'accord avec ce sociologue sur pas mal de choses. Les quelques articles que j'ai pu lire, en ligne, sur Christopher Lasch - comme celui de Jean-Claude Michéa - m'incitent à penser que 'La culture du narcissisme' va bientôt occuper le temps que je ne passerai pas sur mon PC.

Tuesday, March 25, 2008

Nobody knows


Sur Internet personne ne sait que tu es un chien.

Monday, March 24, 2008

Boudieu, le haineux

Albertine, je vais tenir ma promesse, avec quelques semaines de retard, en te disant pourquoi je déteste Bourdieu. C'est totalement subjectif au départ, et puis, par la suite, viennent quelques arguments.

Je ne sais rien de Bourdieu, je sais à peine que ce type existe, jusqu'au jour où sur Arte, en 1999 [merci Wikipedia], je le vois en compagnie de Günter Grass qui l'a invité chez lui, peu après avoir reçu le prix Nobel de Littérature. A l'époque, je ne lisais encore que très peu d'essais, mais beaucoup de romans, et j'aime "Le tambour", entre autres. Je découvre sur l'écran un type dont le nom, par sa sonorité sourde et disgracieuse, empâte mes oreilles "bourdieu" mais qui, surtout, se comporte comme un connard impoli face à son hôte allemand. On sent que ce type crève de jalousie et de rancoeur, et qu'il pense que c'est lui qui aurait dû être le nobélisé. Je ne sais rien de cet individu, parce que, pour des raisons particulières, je n'ai rien su des grèves de 1995 pendant lesquelles il a, parait-il, fait un tabac. Je n'ai donc appris que par le suite que cet abruti jouait le Sartre nouveau sur les barricades. De plus, la fac de Lettres ne représente encore, à cette période, qu'un enclôt où se concentrent les plus belles filles de la cité, mais c'est un territoire que je n'ai pas le temps, ni l'occasion de fréquenter.

J'ai ensuite pu retrouver Bourdieu face à Schneidermann, lors d'un Arrêt sur Image. Entre temps, j'en avais appris un peu plus sur le personnage, je commençais à fréquenter l'université. Cet épisode n'a fait que confirmer la piètre estime que j'avais de ce bourrin, et il était évident que ce mec souffrait terriblement d'être le guru des étudiants en sciences sociales, que les médias, à la botte du patronat, ne traitaient pas avec toute la haute considération et la déférence qu'on doit à une intelligence de cet acabit. J'ai lu ses derniers écrits "Contre-feux I & II" et "Sur la TV" que j'avais acheté et qui doivent aujourd'hui se trouver à Koweït-city parce que je les ai donné à un ami, qui maintenant enseigne le français à ses compatriotes, et se passionne pour ces problèmes ahurissants et exotiques, si typiquement franco-français. Je me souviens aussi d'avoir sorti de la BU "Ce que parler veut dire" parce qu'en rapport avec mes études en sciences du langage. Mais, je ne suis pas un exégète de l'oeuvre bourdieusienne, c'est ce que je veux souligner.

Mais ce qui fait que je ne peux, globalement, pas être d'accord avec ce mec, c'est que j'admire le travail de Foucault, que je connais mieux que celui du venimeux. Travail qui va à l'inverse des thèses de ce marxiste attardé, qui se défend d'être marxiste tout en n'arrivant pas à dépasser l'idée de classe du marxime, idée qu'il renforce à peine en imaginant un tas de sous-classes, de la musisque en passant par le sport.
Ce qui fait que maintenant, dans ce pays, on croit savoir qui tu es si tu passes tes vacances à la montagne où tu écoutes Iggy Pop tout en mangeant du mille-feuilles au café.

Ce sociologue pose un regard sur l'humanité, préalablement divisée en classes qui ont des habitudes très spécifiques, discriminées selon des critères tout à fait arbitraires - comme ceux de la division de l'humanité en races, rouge, jaune, noir, blanc. Une fois les divisions établies, les catégories construites par ces sociologues de merde, il suffirait d'examiner le contenu de ces classes, comme on examine des boites de conserve, pour dire des choses intelligentes sur l'homme.

Alors que cette classification n'a qu'un seul but : se mettre à la tête d'une de ces catégories - dans ce cas ceux qui ont été classés comme pauvres, à qui ont aura bien fait croire qu'ils sont pauvres - et tenter d'exercer son pouvoir sur les individus qui la composent. On fait se battre les opprimés avec les oppresseurs, comme on fait se battre les Hutu avec les Tusti, après avoir composé, de manière tout à fait artificielle, deux ethnies. Bourdieu est un spécialiste : il a crû pouvoir découvrir des dominés/dominants, et il en voit partout, sans qu'on arrive à comprendre comment on peut faire partie d'une catégorie ou d'une autre!

Foucault montre bien que cela ne relève que de l'imaginaire, donc largement soumis à la relativité socio-historique. C'est à dire que tout individu, mis à part le prince, se trouve à la charnière de deux mondes, dominé ou dominant, selon le contexte, la situation, le moment. Bourdieu, et ceux qui se reconnaissent dans ce genre de théories fumeuses, ne font que souffrir de complexe d'infériorité, et cherchent un tas de prétextes pour soi disant résister et combatre des choses qu'ils n'arrivent pas, en réalité, à assumer.

D'un côté Foucault, une personne douée d'une grande intelligence et fière d'elle même, un individualiste sceptique et déculpabilisé, et, de l'autre, Boudieu, un laborieux, un stakanovitch de la statistique, honteux de ses origines provinciales, qui voudrait, par vengeance, entraîner le maximum de gens dans le ressentiment et fait tout pour les dresser les uns contre les autres: tous ceux qui ne présentent pas les signes de l'égalité parfaite doivent se combattre.

Boudieu est un furieux qui donne des arguments aux frustrés "révolutionnaires", ces gens qui n'arrivent pas à trouver des ressources intellectuelles suffisantes, et donc sécurisantes, parce qu'ils ne veulent pas faire l'effort d'une réflexion et préfèrent croire que tout est de la faute de l'autre, surtout si cet autre ne leur ressemble pas à 100%.

Voilà, Albertine, je ne prétends pas ici à un discours "scientifique" pour descendre Boudieu, mais je m'appuie simplement sur mes propres perceptions face à ceux qui brandissent en étendards les textes de ce bâtard, des thèses qui puent la revanche et l'égalitarisme à plein nez.

Sunday, March 23, 2008

Throw them to the lions

Après réflexion, je me dis que si je n'arrive pas à poster sur ce blog, c'est probablement parce que le titre, "Someday, Somewhere", ne me convient pas vraiment. "Un jour, quelque part" est une formulation beaucoup trop vague et qui n'indique rien de précis. Je cherche un autre titre. Que pensez vous de "Throw them to the lions!"? Nettement plus class comme titre, non? Je viens de vérifier: Vivienne, une Australienne, a déjà intitulé sa page LiveJournal avec ces mots. Dommage, je cherche encore.

Un ss-préfet antisémite

Depuis que j'ai lu la dépêche AFP qui suit je suis vraiment perplexe :
Le sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), Bruno Guigue, a été limogé après avoir publié une tribune "violemment anti-israélienne" sur le site internet "Oumma.com", a-t-on appris samedi auprès du ministère de l'Intérieur.
Dans une tribune publié le 13 mars, M. Guigue estime notamment qu'Israël est "le seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles". Il ironise également sur les "geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s'interrompt de torturer pendant Shabbat".
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a "été mise au courant mercredi du contenu de cette tribune et a immédiatement décidé de mettre fin aux fonctions" de M. Guigue, a-t-on indiqué au ministère de l'Intérieur, sans fournir plus de précision.
Enarque, normalien, M. Guigue a publié plusieurs ouvrages, dont "Proche-Orient: la guerre des mots", et des tribunes sur la situation proche-orientale.
Perplexe, parce que j'ai de plus en plus de mal à savoir comment réagir face à de telles informations. J'ai beaucoup de mal à penser que je vis dans un pays où des connards, comme cette raclure de ss-préfet, puissent atteindre de telles fonctions. Je n'arrive pas à croire que l'antisémitisme soit aussi facilement toléré par mes bourrins de concitoyens. Car, pour l'instant, cette affaire ne soulève aucun tollé, cette dépêche AFP n'ayant été relayée que par Le Parisien, Libération, France3 et le Nouvel Observateur. Les autres journaux s'intéressent à la natation. Je suis sidéré... vraiment.