Wednesday, March 4, 2009

Ça craint

Je viens de lire sur Wikipedia que Jean-François Kahn a débuté sa carrière de journaliste avec comme bagage universitaire une licence en Histoire. C'est vers la fin de la guerre d'Algérie, où il aura l'occasion d'y faire des reportages, qu'il a commencé a travailler. Il me semble, qu'après 50 années passées au contact de l'écrit, un journaliste doit être en mesure d'énoncer des phrases qui soient cohérentes... a minima.

Je relève, sur Le Monde d'aujourd'hui, que Jean-François Kahn a rappelé la montée des extrémismes en Europe après la crise de 1929, en déclarant : "Si on ne remplace pas d'urgence l'injustice économique par l'humanisme, cela sera un retour au sol, au sang, à la race, aux tribus et aux intégrismes religieux. Y compris en Scandinavie où je m'attends à une poussée de l'extrême droite." Suite à cette lecture, je suis inquiet pour la santé mentale de ce retraité qui se présentera aux élections européennes.

Mais je suis encore plus inquiet de savoir que de telles âneries sont rapportées par d'autres journalistes, qui, comme Geoffroy Deffrennes, ne se demandent même pas de quoi peut bien parler Khan. On dirait une phrase extraite d'un des blogs de cet abruti de Nicolas Jegun. Un homme ou une femme à jeun, en possession de facultés intellectuelles intactes ne peut rien entendre à ça, mais personne n'a l'air de s'en inquiéter. Certains iront même jusqu'à voter pour lui.

Ça craint, n'est-ce pas ?

10 comments:

  1. Ouais ... ça craint, mais c'est censé être un beau métier le journalisme.

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  2. C'est surtout censé faire de l'information, le journalisme. Et là, mis à part cette incantation prophétique du Nostradamus Modemus, je ne lis aucune info.

    Sinon de l'information en creux : Khan est devenu une star du PAF sans se donner la peine de faire son travail, et les journalistes du "quotidien de référence" sont dorénavant payés pour servir la soupe de ces illusionnistes encensés par des lecteurs quasi illettrés, prêts à leurs confier un mandat de député UE.

    L'information est là: c'est la fin du journalisme, du journalisme conçu comme un métier sérieux, honnête, exigeant...

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  3. kahn : je me suis toujours demandé s' il s'agissait le concernant de malhonêteté intellectuelle, ou s'il était vraiment abrutti. Je penche pour la deuxième solution.

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  4. Je crois que Kahn est malin, mais qu'il est aussi totalement perdu pour la raison : il est dans la conviction pure.

    Je l'avais vu dans une émission de Giesbert se faire démonter par Rachida Dati de fort belle manière : il n'avait aucun argument derrière ses grands discours !

    à bientôt !

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  5. Je n'ai jamais compris l'engouement de certains pour JFKahn. Lorsqu'il était chez Marianne, je l'appelais le postilloneur en chef.
    Ses opinions (ou tout au moins, la façon dont il les expose) et son style journalistique tiennent plus du sensationnalisme et de l'attaque ad hominem systématique que d'autre chose. Il aurait sa place dans bien des torchons à scandale.

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  6. Ça craint, mais, de la part de « JFK », ce n'est guère étonnant...

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  7. J'ai passé un moment ce matin à chercher des infos sur JFK. Mais, il n'y en pas bcp, chose étonnante, qui soient vraiment intéressantes. Enfin, je suis tombé sur un portait, qui date du mercredi 5 décembre 2007, écrit par Édouard Launet, pour Libération. J'ai aussi eu l'occasion de lire sur le même site, qqs lignes écrites de la main de JF Khan. C'est un journaliste que j'ai pu voir à la TV - à l'époque où il m'arrivait encore de la regarder - mais que je ne pense pas avoir lu, auparavant : je n'ai jamais acheté Marianne, pas plus que L'Evènement du Jeudi. En tout cas, je ne m'en souviens plus.

    Bref, après cette petite recherche, qui va dans le sens ce que vous signalez tous AsTeR, JPO, LOmiG, RoseNoire, Criticus, à savoir que ce type a pu se faire un nom dans la profession en écrivant n'importe quoi, il reste tout de même la principale interrogation, celle qui pour moi débouche sur une réalité véritablement inquiétante : comment ce type en est arrivé à se faire passer pour un journaliste, un patron de presse, un essayiste, et bientôt, un député, alors que personne ne le prend au sérieux, sinon des gens encore moins compétents que lui ?

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  8. Peut-être parce qu'il arrive à se faire le haut-parleur des idées à la mode ? La démagogie permet beaucoup de choses, il me semble. Celui qui, bon gré mal gré, arrive à capter le sentiment général et à la retranscrire avec vigueur, celui là a de l'audience assurée, non ?

    Il faut lui reconnaitre cette qualité...il a surfé sur l'anti-sarkozysme comme personne...!

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  9. La force de Kahn, c'est qu'il arrive à se faire passer pour un pourfendeur de la « pensée unique », alors que ses idées restent largement dans les limites du « politiquement correct ».

    Du coup, il est très pratique pour le système médiatique : il est présenté comme subversif, alors que ses propos, pour être outranciers, sont en fait très bien-pensants. C'est la même chose avec Emmanuel Todd...

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  10. Si je vous comprends bien, LOmiG et Criticus, JFK "décode" bien ce que le lecteur moyen, le citoyen moyen a envie d'entendre, ou de lire, et ses hebdos lui permettent de tendre un miroir dans lequel suffisamment de gens vont pouvoir se reconnaître, ce qui fait son succès. Du populisme, de la démagogie 100%, d'où sa haine pour Sarkozy qui est un maître en la matière.

    C'est assez paradoxale parce cette fine connaissance de l'opinion, au lieu de transformer sa parole en caisse de résonance, aurait du lui permettre de faire un bon journaliste. Puisqu'il a démontré ainsi qu'il a de bonnes capacités socio-psychologiques. Il a peut-être compris que la médiocrité était la meilleure manière de se faire une "bonne place", sous le Palais de Cristal.

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