L'idée de commenter l'actualité est, selon moi, une idée stupide. Les journalistes sont formés pour ça. C'est d'ailleurs pour ça que la plupart ne sont pas sur le terrain, ne se lancent dans aucune investigation, ne pratiquent même pas les interviews d'hommes politiques, de chefs d'entreprises, de commissaires de police, d'experts en biochimie ou d'artistes peintres. Ces journalistes d'opinion sont des athlètes très bien entraînés à la fabrication de ce type de discours, imbattables quand il s'agit de commenter les matériaux glanés par les stagiaires des agences de presse qui, eux, sont en première ligne. Les journalistes de comptoirs font des prouesses afin de colporter les rumeurs qui courent d'une rédaction à l'autre. Dans le microcosme que forme cette profession, on imagine facilement l'effervescence d'idées, d'hypothèses, de postulats, de préjugés, de théories, de supputations qui agitent les cervelles de ces producteurs de nouvelles, ces créateurs d'informations.
Avec eux, la mort au combat de 10 soldats peut devenir quelque chose qui surpasse en bla-bla-bla toutes les guerres du monde, alors qu'auparavant, pas une ligne n'avait fait allusion à ces militaires partis dans un pays que les journalistes en question ne peuvent situer qu'avec l'aide de Wikipedia. Dans ce débordement, ce délire, cette explosion de commentaires, tout peut-être dit et plus rien ne tient la route, puisque sachant mieux baratiner que le concurrent de la rédaction d'à côté, aucun n'hésite à contredire l'autre. Et, surtout, chacun invente un scénario, quelque chose qu'il pense plausible, comme ce qui suit : "En Afghanistan, les soldats français poursuivent leur mission. Avec, dans la tête, les visages des amis disparus ou blessés et, peut-être encore davantage, la peur au ventre." [Le Parisien]
Une chose est certaine : les journalistes français sont des cadors quand il s'agit de faire pleurer en coeur les Lustukrus. Mais on ne les entend presque pas quand ces mêmes militaires déconnent au Rwanda, en Bosnie ou en Côte d'Ivoire. Et, bien entendu, dans ces cas là, les Lustukrus ne bronchent pas non-plus.
Ha, le Cinquième Pouvoir ! Minable petit rejeton des quatre Pouvoirs qui le précèdent. Et ces Lustukrus pleurnicheurs, quelle engeance !
Avec eux, la mort au combat de 10 soldats peut devenir quelque chose qui surpasse en bla-bla-bla toutes les guerres du monde, alors qu'auparavant, pas une ligne n'avait fait allusion à ces militaires partis dans un pays que les journalistes en question ne peuvent situer qu'avec l'aide de Wikipedia. Dans ce débordement, ce délire, cette explosion de commentaires, tout peut-être dit et plus rien ne tient la route, puisque sachant mieux baratiner que le concurrent de la rédaction d'à côté, aucun n'hésite à contredire l'autre. Et, surtout, chacun invente un scénario, quelque chose qu'il pense plausible, comme ce qui suit : "En Afghanistan, les soldats français poursuivent leur mission. Avec, dans la tête, les visages des amis disparus ou blessés et, peut-être encore davantage, la peur au ventre." [Le Parisien]
Une chose est certaine : les journalistes français sont des cadors quand il s'agit de faire pleurer en coeur les Lustukrus. Mais on ne les entend presque pas quand ces mêmes militaires déconnent au Rwanda, en Bosnie ou en Côte d'Ivoire. Et, bien entendu, dans ces cas là, les Lustukrus ne bronchent pas non-plus.
Ha, le Cinquième Pouvoir ! Minable petit rejeton des quatre Pouvoirs qui le précèdent. Et ces Lustukrus pleurnicheurs, quelle engeance !
On a vraiment hâte de voir ce que donnera le sixième pouvoir, dès qu'on l'aura mis au point...
ReplyDeleteLe blogpower, Didier ! Mais c'est la fuite en avant, avec seulement une position "point mort" - très dangereux dans les descentes - et, surtout, pas de marcher arrière possible.
ReplyDeleteSur ce coup là je te rejoins, tout à fait d'accord. Mais la presse doit être neutre, il s'agit d'exposer l'actualité, pas de la "commenter", pour te reprendre. Commenter, c'est ouvrir au débat, et donc, exprimer une opinion.
ReplyDeleteL'idéal, Homer, serait d'avoir une presse politiquement neutre. Mais je ne crois pas que cet idéal ait jamais été atteint. En France c'est la presse d'opinion qui domine et il me semble que les gratuits sont les moins marqués idéologiquement. Que des journalistes penchent politiquement d'un côté ou d'un autre, ça ne me semble pas trop gênant, ce qui est gênant, à mon avis, c'est quand les faits rapportés sont falsifiés ou dissimulés, quand les journalistes mentent sciemment, mais, le plus souvent, c'est parce qu'ils ne font pas correctement leur travail. J'ai l'impression que se sont pour la France des pratiques assez courantes et que les journalistes sont généralement assez peu indépendants, surtout par rapport aux pays anglo-saxons, mais pas seulement. De plus, ici, dans ce pays, l'immense majorité des journalistes est à gauche [75% selon certaines sources], ce qui réduit les débats contradictoires, d'autant plus que les journaux ne s'attaquent même plus les uns les autres; les divergences ne sont dues qu'au bordel ambiant, parce que le métier est mal fait, parce que chacun raconte et analyse les choses un peu comme il le veut. Commenter, ça ne devrait pas poser trop de problèmes, mais à conditions que les faits soient au préalable assez bien établis, vérifiés, retranscrits. Qu'en penses-tu, Homer ?
ReplyDeleteCher Scheiro,
ReplyDeleteQuel plaisir de te relire et quel plaisir de voir une telle production en mon absence ! J'ai de la lecture à faire dirait-on, je ne parlerai plus "prolifiquement" et sans doute de manière un peu plus intéressante qu'après cela ;-) !
Ainsi, juste un petit mot en attendant pour te prier de m'excuser de cette longue absence et t'adresser un salut bien amical :-D !
A très bientôt !
PS : Je me réjouis de l'ouverture du blog de BBL !!!
D'accord sur tout sauf un point : lors des Présidentielles, la presse n'affichait pas son parti pris pour la gauche...
ReplyDeleteQuel plaisir de te savoir de retour Albertine! L'été m'a semblé interminable cette année: je craignais que tu n'abandonnes ton blog, comme certains laissent leur compagnon, leur mari ou leur femme, au bord d'une route, sur une ère de repos, en disant qu'ils l'ont bêtement oublié ;-)
ReplyDeleteDonc je suis très content de te savoir de retour et très content aussi que BBL ait voulu ouvrir un blog alors que je ne lui proposais qu'un petit Twitter histoire de l'inciter par la suite à blogguer.
J'ai résilié mon abonnement au Monde il y a qqs jours, Homer, donc je n'aurait pas l'intégrale de l'édito de Colombani mais ont peut encore lire ceci Le Monde appelle à voter
ReplyDeletepour Ségolène Royal NOUVELOBS.COM | 04.05.2007 | 18:51
On peut aussi retrouver le portrait fait par Marianne sur Sarkozy, qui n'incitait qu'à voter au mieux pour Kim Jong-il ;-)
Non, je ne suis pas d'accord avec toi, Homer, je ne vais pas chercher tous les articles produits à l'époque, mais je suis certain que la presse à largement pris parti pour la Royale et que ce n'est pas le manque de soutient des médias qui l'a fait perdre. Sarkozy avait fait une meilleure campagne qu'elle parce qu'il était bien mieux préparé qu'elle.
J'essaye parfois d'imaginer la situation actuelle de la France avec la Royale comme chef d'Etat, sachant qu'avec Sarkozy ce n'est déjà pas très brillant ;-)))
Une aire de repos...
ReplyDeleteMerci cher Scheiro, plaisir partagé !
ReplyDeletePour le blog, tu n'avais sans doute pas tout à fait tort, j'avoue que l'idée m'a traversée l'esprit... C'est aussi que je ne sais pas trop quoi faire qui me satisfasse à divers égards sans être trop chronophage de cet espace... En réalité, je n'ai pas vraiment pris de "décision"... Je vais tâcher de "reprendre", puis si le temps me manque, le temps me manque... Nous verrons. De toute façon je continue et continuerai à venir ici et ailleurs avec grand plaisir :-D !