"Nous ne sommes ni au-dessus, ni au-dessous du reste : tout ce qui est sous le Ciel, dit le sage, court une loi et fortune pareille. Il y a quelque différence, il y a des ordres et des degrés; mais c’est sous le visage d’une même nature. Il faut contraindre l’homme et le ranger dans les barrières de cette police." Montaigne en sceptique se demandait si la cruauté envers nos frères "inférieurs", les animaux, et l’impassibilité envers les souffrances d’autrui ne se répondent pas l’une l’autre comme les deux faces d’une même médaille métaphysique.
Quand j'entends, entre autres, le discours que les pécheurs français tiennent en ce moment, au sujet des poissons, qu'ils ne considèrent que sous l'angle d'une vile marchandise, je me dis qu'il ne reste qu'à couler toutes les flottilles de bateaux de pêche et à envoyer tous ces connards de marins-pêcheurs à la soupe populaire.
Quand j'entends, entre autres, le discours que les pécheurs français tiennent en ce moment, au sujet des poissons, qu'ils ne considèrent que sous l'angle d'une vile marchandise, je me dis qu'il ne reste qu'à couler toutes les flottilles de bateaux de pêche et à envoyer tous ces connards de marins-pêcheurs à la soupe populaire.
Ah bravo, je n'aurai pas dit mieux. Quand on voit comment sont traités les animaux de ferme, c'est à devenir végétarien. Il restait les poissons mais quand je mange mon cabillaud en sauce, j'ai l'impression de vider la mer !
ReplyDeleteJe pense que c'est même les conditions d'élevage des animaux de boucherie est une question politique parmi les plus urgentes à reconsidérer. Quand j'entends que les pécheurs ou, récemment encore les ostréiculteurs, détruire volontairement leur pêche ou leur récolte pour maintenir les cours, ça me fait hurler. Déjà que je trouve ça lamentable quand ça se passe avec des fruits ou des légumes, je trouve que détruire inutilement la vie des animaux en les re-qualifiant de "stock", comme si c'était des assiettes ou des chemises, ça mérite, au minimum, des semaines de taules.
ReplyDeleteJe suis très heureux de ton retour, Marc. Je m'étais fait un peu de soucis pour toi. Ton blog ne répond pas pour le moment et j'espère que tu vas le reprendre.
"détruire volontairement leur pêche pour maintenir les cours" !! C'est une chose que j'ignorais (on est toujours trop naïf). C'est qu'ils ne s'en vantent pas les bougres.
ReplyDeleteMerci bien mais je ne suis que de passage. J'ai écrasé mes blogs qui végétaient sans nouveaux billets depuis des mois (mais tu comprends ça, j'en suis sûr !). Finalement on vit très bien sans, donc pas d'inquiétude. Non, mais j'aime bien repasser de temps à autre visiter les anciennes connaissances, même en visites fantômes le plus souvent !
Bonne soirée Scheiro et à la prochaine.
Le Dieux Dollar est la seule chose que ces types respectent et ils ne sont pas les seuls. C'est vraiment malheureux!
ReplyDeleteJ'ai moins d'a priori négatifs pour les traders qui d'un point de vue écologique ne casse rien - au pire ils coulent des banques, mais le fric n'est qu'un truc virtuel sans odeur et sans banque la Terre peut continuer de tourner - que pour ces types qui vivent de l'abattage en série d'animaux pour lesquels ils n'ont aucune considérations et aucune pitié.
Tu as réussi à te défaire de tes blogs: tu es un homme libre, un affranchi et j'espère qu'un jour aussi, mon heure viendra, que je pourrais me séparer de tout ce bazar !!!
A une de ces 4, Marc!
Je me demande comment j'arrive à faire autant de fautes en commentant, alors que pour mes billets je n'ai que très peu de corrections à faire.
ReplyDeleteLe cadre, sûrement...
C'était un aparté...
"J'ai moins d'a priori négatifs pour les traders qui d'un point de vue écologique ne casse rien - au pire ils coulent des banques, mais le fric n'est qu'un truc virtuel sans odeur et sans banque la Terre peut continuer de tourner - que pour ces types qui vivent de l'abattage en série d'animaux pour lesquels ils n'ont aucune considérations et aucune pitié."
ReplyDeleteOui Scheiro mais potentiellement nous sommes tous clients des traders ou des bouchers industriels.
Je suppose donc à te lire que, tout comme moi, tu ne possèdes pas d'actions en bourses ni d'assurance vie placée sur ces supports.
Mais si je me permettais, je te poserais la question de ton régime alimentaire et comment faire pour ne pas être complice des pratiques que tu dénonces ici.
En tous les cas, j'aime beaucoup la citation de Montaigne que je vais de ce pas copier/coller dans les tablettes !
Oui en fait concernant les traders, tu ne leur est pas très défavorables donc le premier point de mon message précédent n'est pas très logique.
ReplyDeletePar contre : "le fric n'est qu'un truc virtuel", ce n'est vrai que dans une certaine étroite mesure seulement car si la spéculation est la spécialité des traders, cela n'est pas sans conséquence bien réelle. En fait chaque fois qu'un spéculateur s'enrichit, des personnes de la vie réelle, très loin à l'autre bout de la chaine, s'appauvrissent.
Le fait que nous participions au fonctionnement de cette société fait que nous sommes, en qq sorte, complices du boucher - végétalien excepté - et du banquier, c'est entendu, Marc.
ReplyDeleteLa banque est une institution récente au regard de l'humanité et elle pourrait disparaître sans que l'équilibre naturel de la planète en soit affecté. On changerait de paradigme civilisationnel, sans plus. C'est en ça que je considère la monaie comme qq chose de virtuelle.
Je suis pas tout à fait d'accord avec toi. Je ne crois pas que lorsqu'un type s'enrichit, un autre s'appauvrit: la finance n'est pas un système de vases communicant; il y a bien longtemps que la masse monétaire n'est plus couplée aux stocks d'or qui dorment dans les banques centrales. Je crois que, justement, c'est parce que le système financier s'est trop détaché de l'économie réelle que surgissent les crises, non ? Un y a un découplage trop important entre valeur d'usage et valeur d'échange.
Mais bon, je ne suis pas un brillant économiste et, mis à part l'envie - récente, car cela faisait partie de l'ordre des choses, tout comme l'esclavage dont tu parles - que peut susciter les possessions du riche de la part du pauvre, je n'arrive pas à croire que Bill Gates soit à l'origine de la malnutrition en Éthiopie ou au Bengla Desh. C'est une idée séduisante parce que ça permet de mettre les bons d'un côté et les mauvais de l'autre - un tri facilité par l'estimation du volume du compte en banque de chacun - mais je n'y crois pas. J'ai l'impression que Gates a lui-même eu l'idée de la fabrication d'un gâteaux - Windows - et qu'il n'a spolié personne.
Il n'y a qu'en France que les gens ne voient pas les choses sous cet angle et qu'ils ne peuvent s'empêcher de voir le riche comme un voleur, quelqu'un qui a extorqué qq chose à quelqu'un d'autre. Les Fr. n'arrivent pas à imaginer qu'une personne riche est une personne qui a tout simplement créé qq chose et poussé les autres à croire que l'objet créé était désirable, ou bien, qu'elle était en mesure de fournir un service que nule autre ne pouvait fournir mieux qu'elle. Et si les gens sont assez cons pour se laisser convaincre par l'idée qu'un ordi, par exemple, va être la solution à tous leurs problèmes, ou qu'une voiture est un véhicule indispensable aux déplacements....
L'absorbions de viande animal pose un autre problème, Marc, et le premier problème est, à mon avis, la surconsommation. Le second, c'est que l'élevage et l'abattage d'une bête est entré dans le domaine de l'industrialisation, aussi, la mort d'un animal a perdu son aspect sacrificiel. L'élevage et la mort dissimulés, l'animal est devenu un produit de consommation comme un autre. C'est inadmissible. Mais il y a tout un travail à faire pour repenser complètement le rapport de l'homme moderne occidental (ou occidentalisé) avec l'animal de boucherie et même l'animal d'une manière générale. Mais ce travail est immense.
Moi aussi, j'aime beaucoup cette citation de Montaigne, mais aussi tout ce que j'ai pu lire de Montaigne: un grand homme, vraiment!
Je ne crois pas que l'on puisse dire que la finance tourne en vase clos. Quand justement elle s'est trop écarté du réel, comme aujourd'hui ! c'est toute l'économie qui est menacée d'effondrement. D'où le besoin de voir la puissance publique, Les Etats, renflouer les banques et sociétés d'assurances. Car si le système était laissé aux seules conséquences des actes de la classe sociale des spéculateurs, ce sont nombre d'institutions qui seraient aujourd'hui en faillite et nombre de petits épargnants, qui n'y sont pour rien, soit la classe moyenne, auraient aujourd'hui tout perdu.
ReplyDeleteLa spéculation ne concerne pas que les boursicoteurs qui font cela comme un jeu et dont les gains des uns font les pertes des autres, ce qui ne fera évidemment verser de larme à personne.
Non, je parlais de spéculation comme celle sur les denrées alimentaires et de leur illustration, les émeutes de la faim d'il y a un an. Ce n'est pas une vision de gauchiste et même un "libéral" comme Claude Imbert s'en est ému dans Le Point.
Extrait :
"Du coup, on réévalue les besoins de la population mondiale et l'avidité de nouveaux mastodontes qui ne produisent plus chez eux de quoi nourrir leur propre population. En fait, l'offre agricole, très performante, augmente brillamment mais pourtant moins que la demande qu'attise la spéculation sur les stocks céréaliers (1).
1. Voir l'excellent dossier du Monde (dimanche 13-lundi 14 avril 2008)."
source :
L'éditorial de Claude Imbert - Cette colère qui monte
Il y a tout de même quelque chose qui me gène avec Imbert c'est que je ne trouve aucune référence au "catastrophique pronostic onusien". Par contre selon un rapport de la FAO, les problèmes de spéculations ne sont pas cités. Les choses semblent bien plus complexes que ce qu'Imbert présente dans son édito. Contrairement à Imbert, Philippe Collomb, le rapporteur de la FAO, ne se risque à aucun pronostique.
ReplyDelete"Face aux effets conjugués de la croissance démographique et du retard au développement, entre une somme de solutions venant de techniques du vivant, souveraines mais pour longtemps inaccessibles aux déshérités, et des affrontements pour les ressources de survie en terres et en eau, parfois sous couvert de conflits ethniques ou religieux, il reste un passage le plus souvent ouvert, mais quelquefois hasardeux et très dangereux: FAO Une voie étroite pour la sécurité alimentaire d'ici à 2050."
Par exemple Imbert prédit le 17/04/2008, il y a donc un an: "Les cours du blé et du riz ont quasiment doublé en une année. Mais la concordance d'une production agricole record et de cette flambée des cours donne à penser que les prix agricoles resteront durablement élevés."
La FAO: "Les cours mondiaux du riz en 2008 ont été en moyenne supérieurs de 80 pourcent à ceux de l’année précédente, malgré leur déclin persistant depuis leurs niveaux record de mai, a annoncé la FAO aujourd’hui. Le prix d’une tonne de riz blanc Thaï 100% grade B était de 611 dollars en janvier, contre 385 un an auparavant, après avoir atteint le record de 963 dollars.
“Un effet positif des prix élevés du riz en 2008 a été que les agriculteurs et les gouvernements ont profité des opportunités pour accroître les semis, boostant la production en dépit des coûts élevés du carburant et des engrais et des pénuries de semences de qualité”, a souligné l’Economiste principal de la FAO, Mme Concepción Calpe.
Le temps favorable qui a régné dans de nombreuses parties du globe a également aidé à soutenir les rendements face aux prix élevés du carburant et des engrais.
La flambée des prix du riz l’an dernier a incité les gouvernements du monde entier à prendre toute une série de mesures pour amortir les répercussions sur les pauvres."
Il s'avère que Imbert fait comme tous ses confrères journalistes français, Marc: du catastrophisme parce que ça fait vendre du papier.
Les phénomènes de spéculations doivent en effets jouer, mais ils me semblent assez marginaux ou ponctuels. Mais, plus que Wall Street, j'ai l'impression que se sont surtout les potentats régionaux - le gouverneurs, le maire, le grossiste en épicerie, etc. - qui pratiquent la spéculation et affament, sans scrupule, leur compatriotes.
ReplyDeletemoi je trouve qu'ils font un boulot très ingrat et dur. Lever très tôt, les pieds dans l'eau hiver comme été, à respirer les odeurs de poiscaille tout le temps, les mains gelés...le seul truc, c'est qu'à force, ils n'ont plus le mal de mer...
ReplyDeleteBen justement Astrale, qu'ils en fassent un autre...
ReplyDeleteC'est des marins ensouchés, Astrale: leurs pères étaient marins, leurs gd-pères aussi, et leurs fils devront êtres marins... sauf que quand ces cons auront massacré toutes les ressources halieutiques, leurs descendants entreront obligatoirement dans la fonction publique, et alors ces derniers n'imagineront pas pouvoir faire autre chose que facteur, ou employé de mairie...
ReplyDeleteAprès tout, on se dit qu'ils ont peut-être raison: les déterminisme opère sur les espèces de cons.
Bon bref, ces questions ne sont pas simples. Mais l'agriculture (tout comme la pèche) intensive tournée vers l'exportation, voilà sans doute la cause de beaucoup de problèmes.
ReplyDeletevous ne mangez jamais de poisson BBL et Scheiro?
ReplyDeleteNINE !!!!! C'est plein d'arêtes....
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