Wednesday, April 16, 2008

Les humanistes associés

Au début du mois, accompagné de Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris et vice-président de l’Assemblée nationale, Jack Lang, aujourd’hui député du Pas-de-Calais et membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, s’est rendu à Abidjan pour "rétablir des liens" entre les socialistes français, la Côte d’Ivoire et son président Laurent Gbagbo.

On se souvient de la disparition en avril 2004 du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer spécialisé dans les matières premières. Il écrivait en tant qu'indépendant pour La Lettre du Continent, ainsi que pour divers journaux ivoiriens. Le journaliste enquêtait sur plusieurs dossiers dits sensibles, concernant les proches du pouvoir en place. La raison de l'enlèvement serait donc d'origine politique. Ce serait un commando militaire composé de membres des services de renseignement proches du président ivoirien Laurent Gbagbo, qui se serait emparé de l'homme. Le rapt aurait été possible grâce au piège que lui aurait tendu Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, en lui donnant rendez-vous sur le parking d'un supermarché.

Interviewé le 3 avril dernier, au moment où Abidjan était déjà en pleine ébullition parce qu'une bonne part de la population commence à avoir faim, Jack Lang n’a pas lésiné sur les compliments à l’égard du président ivoirien, qualifié de "vrai homme de gauche qui a le sens de la solidarité", avant d’ajouter : "Je suis très heureux de me retrouver là en compagnie du président Gbagbo qui, on l’a vu ce soir encore, bénéficie d’une grande popularité à Abidjan, et notamment dans les quartiers populaires".

Si l'entourage de Laurent Gbagbo, semble directement concerné par le meurtre de Guy-André Kieffer, alors que Jack Lang et Jean-Marie Le Guen cirent les pompes du président ivoirien, on attend aussi et encore l'audition de deux hauts fonctionnaires : Nathalie Delapalme, conseillère Afrique de plusieurs anciens ministres des Affaires étrangères et Bruno Joubert, ancien directeur de la stratégie de la DGSE et actuel conseiller chargé du continent africain de Nicolas Sarkozy. Tous les deux ont débarqué à Abidjan, le matin du 16 avril 2004. Ils n'ont encore jamais expliqué pourquoi.

Les magistrats parisiens Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos, sans cesse confrontés à des obstructions en règle, n'ont toujours pas réussi à mener à bien leurs interrogatoires. En attendant, seul le capitaine Jean-Tony Oulaï, dirigeant du commando, a été mis en examen et est actuellement détenu en France.

Aaaaaahhh, quelle est belle la France des droits de l'homme !

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