On demande au premier venu ce qu’il pense de n’importe quoi, et cette pensée est considérée comme digne du plus grand intérêt. Après quoi, on informe les citoyens de ce qu’ils ont pensé. Ainsi, les Français se regardent. Les journalistes, convaincus d’avoir affaire à des imbéciles, leur donnent du vide. Le public avale ? Les journalistes y voient la preuve que c’est ce qu’il demande.
Cela, c’est 95 % de l’information, même sur les chaînes publiques. Les 5 % restants permettent aux employés d’une industrie médiatique qui vend des voitures et des téléphones de croire qu’ils exercent encore le métier de journalistes. Ce qui est martelé à la télévision, à la radio envahit les serveurs Internet, les journaux, les objets, les vêtements, tout ce qui nous entoure. Le cinéma devient une annexe de la pub. La littérature capitule à son tour. Le triomphe de l’autofiction n’est qu’un phénomène auxiliaire de la "peopolisation" généralisée, c’est-à-dire de l’anéantissement de la réflexion critique par l’absolutisme du : "C’est moi, c’est mon choix, donc c’est intéressant, c’est respectable."
La bêtise médiatique n’est pas un épiphénomène. Elle conduit une guerre d’anéantissement contre la culture. Il y a beaucoup de combats à mener. Mais, si l’industrie médiatique gagne sa guerre contre l’esprit, tous seront perdus.
Sunday, October 19, 2008
Bêtise médiatique
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Mais...est-ce que les gens ne choisissent pas un peu aussi ce qu'ils regardent? Ou alors, ils sont tellement abrutis par les programmes qu'ils ne se rendent même plus compte? La télévision par exemple, a peut-être un effet très hypnotique?
ReplyDeleteAu vu de l'article, ça a l'air assez affolant...
Oui, certainement, Ikuulup, et c'est bien pour cela que faire un constat sur le marasme culturel français en en attribuant la responsabilité uniquement aux médias audio-visuels et à la presse, c'est un peu court. Il faut aussi tenir compte du fait que l'enseignement ne rempli plus sont rôle et que de nombreuses personnes sortent du lycée en étant quasi-illettrées. Ce qui fait qu'ils ne sont pas capables d'avoir un regard critique sur ce que les cyniques producteurs des TV, journalistes, publicistes, artistes à peine mieux outillés sur le plan intellectuel déversent dans le paysages culturel. C'est ça l'égalitarisme socialiste, tirer tout vers le bas et tout aplanir en décrétant que tout vaut tout, Bruni aussi bien que Kalsoum ou la Callas. Et, ça, c'est ce qui réjouit les marchands, qui ont encore moins de mal par la suite, lorsque les lycéens sont adultes, à façonner les cervelles pour leur faire consommer de la merde en petites portions individuelles, grâce à la fonction hypnotique - comme vous le dites - de la TV.
ReplyDeleteEn ce qui me concerne, j'ai fait un choix radical: je n'ai pas le câble. Ma télé sert principalement à regarder les DVD de mon choix.
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