Saturday, January 24, 2009

Petits joueurs de flûteau

Oui, moi aussi, en accord avec Criticus, je crois que la France peut retrouver ses marques en cessant de fantasmer sur un passé considéré comme une vérité historique, scientifiquement validée, mais, en réalité, inexistante. A l'instar des nord-américains, les français devraient se rassembler sur une idée mythique, sans chercher à se baser sur une quelconque authenticité historique. Il faut que ce pays s'invente une idée qui puisse être partagée par une immense majorité, la quasi-totalité. Quelqu'un doit pouvoir construire sur la scène politique une vision qui rassemble au lieu de diviser. C'est le boulot des élus et c'est, particulièrement, la chose que les politiciens français ne savent pas faire, pensant qu'il vaut mieux diviser pour régner. Cette division fait qu'il n'y a plus qu'une unité nationale branlante. De plus, il manque sur le plan externe un ennemi commun, fédérateur de masse.

Enfin, sur le plan interne, doit se développer entre les individus une saine émulation, plutôt que cette compétition faite d'envies, de jalousies, avec la rancœur pour seule moteur. C'est à dire qu'il faut surtout, et avant tout, renoncer à l'égalirarisme qui mine la société en lui faisant croire que tout vaut tout, que l'"art" est partout, à la portée du premier venu, simplement parce qu'il est "doué", touché par la "grâce", laissant penser que rien ne peut être hiérarchisé, discriminé, trié, rejeté, banni, interdit... Il faut arrêter avec ces conneries !

Stockhausen Boulez MadernaParce que la culture c'est ça, c'est un truc fait par l'élite pour l'élite: à chacun de se demmerder pour faire partie de cette élite. Mais celui qui tente d'inscrire son nom en haut de l'affiche doit y parvenir en acceptant de jouer le jeu, en ayant une certaine éthique, et non pas en trichant comme c'est devenu la règle. Oui, Yannick Noa savait jouer au tennis, mais c'est bien la seule chose qu'il savait faire. Carla Bruni avait appris à arpenter les podiums, à marcher avec des talons aiguilles, mais là aussi, elle devait s'en tenir à sa spécialité. La culture française peut se passer de Zidane, de Kékélélé, etc. Sinon, sur le plan musical, le plus petit joueur de flûteau islandais ou trobilandais fera toujours mieux qu'eux. Et c'est pareil dans tous les domaines.

4 comments:

  1. Je suis, tu t'en doutes, entièrement d'accord avec l'idée de mettre fin à l'égalitarisme ; mais je ne suis pas sûr que nous en prenions le chemin...

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  2. Il faut être un colosse pour fabriquer une oeuvre culturelle et peu d'individus sont assez courageux pour pouvoir réussir une telle chose. Pourtant, dans ce pays tous se déclarent "artistes", alors qu'ils n'ont même pas assez de force pour travailler comme balayeurs de rue. Artiste est certainement le métier le plus exigeant, le plus éprouvant, le plus dangereux que la civilisation réclame pour sa propre édification. Mais les gens pensent que seul la possession d'un don est nécessaire. Au nom de l'égalitarisme, ils imaginent que tout le monde est doté de ce fameux don et qu'il suffit de le faire connaitre en passant à la TV ou dans Voici-Voilà, un magazine spécialisé dans la promotion du 'don de naissance'. Effectivement, Criticus, on est pas près de voir les choses bouger dans ce domaine. Non, on n'en prend pas le chemin!

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  3. D'accord aussi, bien entendu, mais le dire ne sert déjà plus à rien, je le crains. Enfin, ç'a au moins l'avantage d'énerver quelques imbéciles, c'est déjà ça !

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  4. Effet pervers de cette situation : lorsqu'on me demande pourquoi je n'écris pas de livres "pour moi", et que je réponds : "Parce que je ne suis pas écrivain", on prend ça pour de la fausse modestie (au mieux) ou de la roublardise. Alors que c'est simplement que je sais qu'il ne suffit pas d'aligner des phrases en français correct pour être écrivain.

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