"La construction d’une société de concurrence concerne tous les champs de l’action publique et tous les domaines de la vie sociale et individuelle. Fondée sur une anthropologie totale de l’homme économique, elle met en œuvre des ressorts sociaux et subjectifs spécifiques, la concurrence, la responsabilité, l’esprit d’entreprise, et vise à produire un sujet nouveau, l’homme néolibéral. Il s’agit en somme de produire un certain type d’homme qui serait apte à se laisser gouverner par son propre intérêt. L’objet du pouvoir n’est donc pas donné, il se réalise dans les dispositifs que le gouvernement crée, entretient, stimule.
Xavier Desjardins, "Le logement social au temps du néolibéralisme", Métropoles, 4, Aménagement urbain et transition post-keynésienne, [En ligne], mis en ligne le 18 décembre 2008. URL : http://metropoles.revues.org/document3022.html. Consulté le 27 janvier 2009.
"Le gouvernement néo-libéral n’a pas à corriger les effets destructeurs du marché sur la société. Il n’a pas à constituer, en quelque sorte, un contrepoint ou un écran entre la société et les processus économiques. Il a à intervenir sur la société elle-même dans sa trame et dans son épaisseur. Il a, au fond […] à intervenir sur cette société pour que les mécanismes concurrentiels, à chaque instant et en chaque point de l’épaisseur sociale, puisse jouer le rôle de régulateur. […] Ce n’est pas un gouvernement économique, c’est un gouvernement de société" [Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Cours au collège de France, 1978-1979]"
salut,
ReplyDeletesans rentrer pour l'instant dans le détail des arguments donnés dans l'article, il faut souligner que l'utilisation du mot "néolibéral" est assez symptomatique de quelqu'un qui est un adversaire du libéralisme, et de quelqu'un qui ne connait pas le libéralisme. J'en ai parlé ici : La vérité sur le néolibéralisme...
à bientôt !
J'ai bien lu ton billet très complet sur le libéralisme, LOmiG, et le fait qu'il n'existe pas de néo-libéralisme, ce que je veux bien admettre.
ReplyDeleteJe suis pour l'édification d'une société libérale et pour moi la France n'est pas un pays libéral ou du moins aussi libéral que je le souhaiterais. Il me semble que le libéralisme est le meilleur système dans lequel on puisse vivre à notre époque - surtout en comparaison avec d'autres systèmes tels qu'on a pu en connaître au XXème siècle. Mais il me semble aussi que ce système est loin d'être parfait et que les inconvénients, dénoncés par certains intellectuels dignes de ce nom, sont à prendre en compte. La prospérité, le confort, la paix sociale, l'augmentation de l'espérance de vie, etc. ont des coûts qu'on ne peut pas ignorer.
Le défenseur de "la liberté", - je mets le terme entre guillemet, parce qu'il y a 1000 manières de concevoir la liberté - devrait prendre en compte ces critiques, au lieu de les repousser d'un revers de main, sous prétexte que notre civilisation, selon ses propres critères, est de loin supérieure à toutes les organisations sociales qui l'ont précédées ou celles qui sont contraintes de l'imiter, c'est à dire de se conformer à l'Occident moderne.
Tout humain avec deux neurones, logés sous le crâne et en état de fonctionner, devrait choisir sans hésiter, sur le menu des systèmes politiques comestibles, le Libéralisme comme plat de résistance. Mais il ne devra pas oublier que ce plat est composé de chair et d'os, et, qu'il risque de mourir étranglé par un de ces os s'il s'empiffre bêtement, sans réfléchir à ce qu'il mange, à la provenance des aliments et à sa façon de manger.
Qu'en penses-tu LOmiG?