La question décisive pour le destin de l’espèce humaine me semble être de savoir si et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l’humaine pulsion d’agression et d’auto-anéantissement. A cet égard l’époque présente mérite peut-être justement un intérêt particulier. Les hommes sont maintenant parvenus si loin dans la domination des forces de la nature qu’avec l’aide de ces dernières il leur est facile de s’exterminer les uns les autres jusqu’au dernier. Ils le savent, de là une bonne part de leur inquiétude présente, de leur malheur, de leur fonds d’angoisse. Et maintenant il faut s’attendre à ce que l’autre des deux "puissances célestes", l’Eros éternel, fasse un effort pour s’affirmer dans le combat contre son adversaire tout autant immortel. Mais qui peut présumer du succès et de l’issue ?Sigmund Freud, Das Unbehagen in das Kultur
(Malaise dans la civilisation), 1929
Friday, February 27, 2009
Le destin de l’espèce humaine
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texte que j'apprécie par son actualité! bien le mur de briques derrière!
ReplyDeleteC'était en 1929, Astrale. Aujourd'hui, on connait malheureusement la suite, on sait qui d'Eros ou de Thanatos est sorti vainqueur.
ReplyDeleteLe mur.... c'est parce que ce blog ne casse pas de brique ;-)