Saturday, February 21, 2009

Intellectuels de haute nécessité

Neuf intellectuels antillais, Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William ont rédigé un "Manifeste pour les 'produits' de haute nécessité", publié, le 16.02.09 par Le Monde.

Glissant est titulaire d’un doctorat ès lettres, Chamoiseau a obtenu un prix Goncourt pour un roman et Pulvar est maître de conférence en Histoire. Ces noms me disaient quelque chose; j'ai du les entendre prononcés sur une radio quelconque, mais c'est sur Wikipedia que j'ai appris à qui j'avais affaire. Je ne me suis pas fatigué à découvrir d'où les cinq autres tirent la qualification d'intellectuels, mais je n'ai aucune difficulté à croire qu'ils ont de bonnes raisons pour prétendre au titre, ainsi que le font les trois premiers.

Pour moi, ce texte marque un tournant dans la culture française, avec ce "Manifeste pour les 'produits' de haute nécessité", l'horizon se fait soudain lumineux: l'affaire est entendue, il n'y a plus rien à espérer. Il me faut à tout prix faire émigrer ma pensée dans une autre langue. Je dois dans l'urgence apprendre à parler parfaitement le premier idiome à portée de dico, pour essayer de conserver la raison et une once de dignité. Je ne veux pas subir le douloureux sentiment de honte, de ridicule achevé, celui qui me torturera chaque fois que j'aurai à converser avec un humain qui n'a pas la nationalité française.

Pour l'instant, je me demande s'il ne vaut pas mieux que le Translator de Google me raconte le monde. En effet, lorsque le robot traducteur me donne la version française de "Sein und Zeit", le texte me semble bien plus facile à comprendre que celui de nos intellectuels outremarins.

Seigneur Doliprane, priez pour nous, pauvres Français ! La crise financière internationale est rien en comparaison de ce qui nous guette sur le plan intellectuel.

3 comments:

  1. J'avais lu il y a un moment dans je ne sais plus quel magazine (le monde2 surement) une interview d'Édouard Glissant que j'avais trouvée fort intéressante. Il parlait du brassage des cultures, de la "créolisation".
    Mais force est de constater que dès que l'on parle politique et économie, tout un tas de gens (artistes, écrivains, philosophes) qui n'y comprennent rien se permettent de refaire le monde, du haut de leur autorité médiatique et/ou "intellectuelle".
    Quand à ceux qui ont consacré leur vie à étudier les phénomènes politiques, qui peuvent se targuer d'avoir un raisonnement bien plus lucide que la plupart d'entre nous sur la question, où sont-ils ?

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  2. le texte est totalement affligeant. Peut-être pas au point de changer de langue (ce ne sont pas les seuls à parler le français, tout de même), mais en tout cas, il m'a fait bien rire...!

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  3. J'ai eu la flemme de chercher des textes de Glissant, Paul. En vérité, je confondais cet universitaire avec un autre universitaire antillais, une raciste de première qui se nome R. Confiant.

    Le seul texte de Glissant que j'ai trouvé rapidement, c'est un hommage à Césaire qui est très bien écrit.

    Je me demande comment ces écrivains reconnus - du moins pour les 3 dont je connais la bio - se sont arrangés pour produire un manifeste aussi lamentable et ridicule, comme tu le constates toi aussi LOmiG. J'ai beaucoup de mal à faire des progrès en langue étrangère, aussi j'espère que ce genre de discours ne va pas faire tâche d'huile.... Avec des plumes comme Glissant, c'est pourtant à craindre... on est sur la mauvaise pente... (bon d'acc! tenez compte de l'heure, svp)

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